Loulou Camolli
par Augustin d’Ollonne
Voilà quelques souvenirs et réflexions qui
devraient permettre de mieux cerner la personnalité de Louis Camolli.
Louis Camolli : l’Homme
Débordant de vitalité et
d’enthousiasme, jovial mais franc et direct, généreux, il était un
authentique Provençal, un profond humaniste (au sens noble). Chasseur émérite,
marcheur infatigable, il aimait viscéralement ses massifs rocailleux qui
entouraient son village : il en connaissait comme sa poche les moindres
pistes, les plus petits points d’eau. Remarquable meneur d’hommes,
il a su nous en communiquer son attachement, ainsi que sa grande expérience
donnant toujours l’exemple pour foncer de l’avant en payant sans
compter de sa personne.
Extrêmement attachant, bien qu’il ne
fût que le cousin germain de ma mère, je le considérais comme mon oncle,
l’appelant d’ailleurs « Tonton ». Il a su éveiller en ma
famille une profonde attirance pour son village. A telle enseigne que pendant
plusieurs années nous y avions loué un cabanon aux Arrosants,
en dessous du Pigeonnier (campagne Giraud ?). Nous y séjournions
l’été et j’y ai emmené mon épouse et mes 3 jeunes fils. Ce
n’est donc pas par hasard que le deuxième, Christian, après l’Ecole
Normale de Draguignan, a choisi d’y exercer son métier
d’instituteur, accompagné de son épouse Maryse, et d’y résider à
Il faut également signaler que Loulou
faisait partie d’une famille dont tous les nombreux membres, très
« imbriqués » mais étroitement soudés, ont, sans exception, pris une
part active dans
En effet, c’est lui qui, dès Mai
1944, alors que Toulon se vidait des « civils », a hébergé dans son
petit local situé au 1er étage, au dessus de
Il y avait là notamment :
- Louis (mon grand-père et oncle de Loulou)
et sa 2ème épouse. Leur appartement au Palais Francia à Barbès a
fréquemment abrité «
- Mes parents, Madeleine (cousine germaine
de Loulou) et Victor d’Ollonne qui était alors
inspecteur au service municipal des eaux (puis devint directeur) et qui était
l’adjoint de Marius Camolli. Notre appartement
au 3ème étage du 32 avenue Docteur Fontan à Saint
Roch a également servi de base à
- Mon frère aîné Louis n’était pas
là. Il s’était engagé au 2ème Dragon à Auch, puis s’est
évadé par l’Espagne (camp de Lérida). Il avait rejoint, en Algérie, son
régiment avec lequel il effectua toute la campagne de France en tant que chef
de char. Il comptait dans son équipage Bernard de Lattre
de Tassigny, fils du général,
- Moi-même, agent de renseignements
(fortifications, mouvements des troupes, résultats des bombardements, …)
et de liaison principalement entre les informateurs et
- Marius Camolli,
cousin germain de Loulou et demi-frère de ma mère, co-responsable du Réseau
F2-Azur (après l’arrestation à Nice de Léon Sliwinski)
avec Ambroise Massei qui habitait à Saint Roch à
- Emile Christin,
mari de la cousine germaine de Loulou, son épouse et leurs deux plus jeunes
enfants. Il était patron pêcheur à Sainte Elme. Agent
de renseignement du Réseau F2-Azur, il était chargé de la surveillance de la
presqu’île de Saint-Mandrier et des mouvements
de troupes de
A la lecture de cette énonciation,
volontairement limitative, on se rend compte pourquoi le « F » de
l’appellation du Réseau F2 signifiait « famille ».
Mais il convient, pour compléter ce tableau
de famille, de ne pas oublier deux autres Camolli qui
habitaient à l’entrée du Village :
- André, frère de Loulou, armurier de
- Et son frère Guy qui participa très
activement à toutes les opérations des F.F.I. pour
- Mais aussi Etienne (dit Titi), fils de
Loulou et mon cousin (fidèle compagnon de combat).
Loulou Camolli : le F.F.I.
Sous l’impulsion de Lou (surnom de
Louis Camolli), l’activité du groupe F.F.I. du Revest s’est manifesté sans attendre le 20 août 1944.
Dès le débarquement du 6 juin 1944, ce groupe a participé, contre l’avis
de Loulou, au maquis de Siou-Blanc. Un des nôtres
(Boulin) a payé de sa vie cette participation malheureuse. Des armes et des munitions
ayant pu être dissimulées dans des bois lors de la dislocation consécutive à
l’attaque des Allemands, c’est notre groupe qui, à
l’initiative de Loulou, se chargea de les récupérer et de les regrouper.
Dès la soirée du 15 août, nous redescendons des Plaines 15 mousquetons et
200 cartouches. Après les avoir remis en état et
graissé, nous les avons cachés au chemin de Fiéraquet,
au cros de Jeanne, afin de les avoir à portée de la
main le moment venu. Cela s’avéra d’ailleurs payant la nuit du 19
août. Outre l’entretien et la surveillance de cet arsenal, le groupe
participa les 16 et 17 août à des actions de soutien pour des parachutages
annoncés mais qui n’eurent jamais lieu. Pendant ces jours, le groupe fit
de la surveillance des troupes ennemies. ( déplacement
de convois, installation de nouveaux ouvrages fortifiés) pour informer notre
troupe dès la prise de contact.
Après
Tout cela, nous le devons
au courage et à la pugnacité d’un HOMME :
Louis Camolli.
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Chef des FFI revestois"