SOCIÉTÉ DES AMIS DU VIEUX REVEST ET DU VAL D’ARDÈNE

 

Bulletin numéro 11 – 1989

 

 

 

À L'ÉPOQUE DE L'ÉCONOMIE RURALE

par Édouard FOUSSE

 

Au 19ème  siècle, et même au début du 20ème, on pratiquait encore dans notre commune, l'élevage du ver à soie, qui est la chenille du papillon du mûrier, " le bombyx ". Cela était d'autant plus facile qu'il existait dans la périphérie communale le seul aliment de consommation de ce ver : la feuille du mûrier. Cet arbre dont le feuillage est abondant et verdoyant se trouvait en grande quantité aux Olivières et à Tourris dont la longue et grande allée qui conduit au château en est bordée. Au village, hélas, il ne reste que peu d'exemplaires que l'on peut voir, dans la cour de Madame LAURE, face au château, ainsi qu'à l'entrée du chemin du vieux colombier face à l'ex-moulin à huile (la Beaudevigne).

Cet élevage ne nécessitait pas un grand travail : approvisionner les vers en feuilles de mûrier et nettoyer leurs déjections. Aussi les enfants s'amusaient et s'intéressaient en faisant leur petit élevage dans une boîte quelconque. Il se pratiquait de façon plus importante du côté de Tourris et des Olivières dans des petites magnaneries sur des claies disposées à cet effet. Quand les cocons de soie étaient récoltés, ils étaient vendus à un grossiste d'Ollioules. Cela faisait un petit rapport à ces Revestois, ce qui améliorait quelque peu l'ordinaire. Si cette petite industrie artisanale a disparu, on peut regretter encore plus la disparition des mûriers dont la plantation avait été encouragée sur le territoire de notre commune. Cet arbre, dont le feuillage nourrit les vers à soie, devient un arbre de décoration par une taille savante. Souvent on en plaçait au moins un devant la terrasse de sa "bastide". C'est une image que l'on voit encore dans notre département, par l'exemple aux " Trois mûriers ", à Saint Jean du Var, à la sortie de Toulon.

Une autre petite industrie a aussi disparu : les fabriques de couronnes d'immortelles. Une se trouvait au 7ème  moulin de Dardennes, une autre à l'entrée du chemin de ronde des "baniers" à Saint Pierre, dans un grand hangar. Les restanques revestoises plantées de ces fleurs jaunes les approvisionnaient.

Toutes ces petites choses qui composaient une partie de l'image de notre commune se sont éteintes.

Le progrès s'est manifesté par des produits de remplacement. Le moins que l'on puisse dire est que l'image n'est pas toujours si belle.

 

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