La Ripelle : complément d’informations sur
l’historique du
domaine (1)
par Jean Gabiot
Le terroir de La Ripelle fait
partie de l’ancien fief de Tourris.
Sous cette dénomination étaient réunis les quartiers que l’on trouve
sur le
cadastre du Revest de 1828 : La Ripelle au
centre, La Danillone,
La Cordière,
voire La
Massillonne, à l’ouest
et le quartier de La
Moutte,
à l’est, auxquels il faut ajouter la partie de La Moutte figurant
sur le
cadastre de La
Valette.
Très tôt, les seigneurs de Tourris avaient
donné cette
grande « pièce » à bail emphytéotique perpétuel à des
particuliers
qui, moyennant un cens, l’occupaient et l’exploitaient tout en restant
sous la
directe du seigneur.
En septembre 1555, nous avons la connaissance
de
l’octroi d’un nouveau bail pour la propriété dite « La Ripèle » à
Antoine
Augias de La
Valette. Puis, en 1569, le bail est cédé au sieur
Thomas de
Sainte-Marguerite.
A partir de 1600, toutes les terres de
Tourris,
soumises à nouveau bail, sont inscrites sur les cadastres du Revest et
de La Valette
suivant leur
valeur et la proximité de l’une et l’autre
commune.
C’est ainsi qu’une partie de « La Ripèle »
s’acquitte de la taille à La Valette, tandis que
l’autre « paye au Revest ».
Appelée aussi La Thomasse, en
raison vraisemblablement de son
appartenance aux Thomas de Sainte-Marguerite, la terre va commencer à
être
morcelée entre plusieurs emphytéotes, mais en 1684, l’occupant
principal est
noble Honoré de Rippert, écuyer, seigneur de Carqueiranne.
A partir de 1704, le mariage de Gabrielle,
veuve
Ripert de Carqueiranne et l’Escaillon, avec Joseph Thomas de La Valette, fait
passer la
terre aux mains de cette famille qui la cédera, en même temps que tous
ses
biens valettois, vers 1760, à un bourgeois toulonnais, Pierre-Jean
Isnard
Cancelade.
La
Révolution
supprime le
fief de Tourris. Le dernier seigneur, M. Joseph Aguillon, perd tous ses
droits
seigneuriaux sur les terres cédées à bail emphytéotique perpétuel qui
deviennent la propriété définitive des exploitants. En 1791, toutes les
terres
de Tourris sont réparties sur les territoires du Revest et de La Valette.
En 1790, Pierre Jean Isnard devient le
premier maire
de La Valette,
élu selon le nouveau mode de recrutement des municipalités. Ayant
embrassé la
cause du Fédéralisme, il émigre en 1793 et décède à Marseille, en
frimaire an V
(décembre 96) sans être revenu à La Valette. Ses
biens, réquisitionnés, appartiennent
à la Nation,
mais, à partir de 1800, ses enfants, Jean Maximilien Charlemagne et
Marie
Françoise, âgés de 14 et 9 ans, en obtiennent d’abord la jouissance,
avant de
les récupérer définitivement. Ce eux, vraisemblablement qui cèderont la
terre
de La Ripelle
à Louis Henri Amédée de Gantès, capitaine de Frégate à Marseille que
l’on retrouve
propriétaire dans le cadastre de 1828.
Je ne pense pas que la bastide qui porte le
N°238 du
plan, soit le château actuel. En effet, sur le détail du 1/1250, on ne
retrouve
pas les tourelles qui devraient figurer aux angles de la façade, comme
c’est le
cas pour le château de Tourris. Soit les tours ont été ajoutées
ultérieurement,
soit c’est le château qui a été construit plus tardivement sur
l’emplacement de
la vieille bastide.
(1) :
Ces informations sont extraites d’une étude encore inédite sur le fief
et le domaine
de Tourris.
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