LE GOUFFRE DE LA RIPELLE
Son entrée principale est un trou béant visible du
premier virage de la route du Coudon. Elle se situe
en limite communale entre Le Revest-les-Eaux et La
Valette. Elle est au pied de la barre rocheuse de la Vieille Valette.
Atlas souterrain
de la Provence et des Alpes de Lumière
Paul Courbon et le S.C. Sanary (2ème édition 1980)
L’aven de La Ripelle (1)
Situation :
Autrefois la plus jolie cavité de la région toulonnaise, elle est aujourd’hui
salie et abîmée. Son gros orifice, visible de loin s’ouvre au pied d’une
falaise qui borde le plateau de Tourris, entre le
Revest et La Valette, au Nord du Mont Faron. On y accède par un sentier partant
du Château de La Ripelle et passant par la source de
La Ripelle.
1/50.000 I.G.N. Toulon 894,60 – 102,80 – 350
Historique :
Seule la première partie du gouffre était connue, depuis fort longtemps, sous le nom d’Aven de La Vieille Valette. Un
puits d’une vingtaine de mètres de profondeur s’ouvrait sur une salle dont le point bas était à la cote de -35
mètres.
Le 12 septembre 1950, le Clan E.D.F. des Genévriers
déblaie un boyau au pied du puits. De vastes et belles continuations, qui
récompensent cette désobstruction, aboutissent à la cote -98 mètres.
En janvier 1955, près du Puits de l’Énorme, une équipe
du Clan Scialet-Éole force une étroiture au-delà de
laquelle un siphon sablonneux devient le point le plus bas du gouffre, à la
cote -104.
En 1961, le Clan Scialet-Éole
réussit la jonction entre la surface et le haut de la Grande Cheminée.
Accidents : le 8
juillet 1959, Bernard Milési fait une chute de trois
mètres dans le Puits de la Bougie. Il se casse un fémur et son sauvetage
réclame de gros moyens. Cause : mauvais accrochage de l’échelle. En 1961,
au cours d’une exploration du Clan Scialet-Éole, un
équipier, P.-Ch. Dupont, glisse dans les réseaux
supérieurs de la Salle du Lac. Il fait une chute mortelle de 25 mètres.
(1)
Aven (mot occitan: avenc): C'est un puits naturel en milieu calcaire que
se forme soit par dissolution, soit par effondrement de la voûte d'une cavité.
Lorsque nous avons fait des recherches sur le gouffre
de La Ripelle, nous nous sommes naturellement
adressés à Maurel Philippe et lui avons demandé
d’éventuelles informations sur les accidents qui se sont produits dans ce
gouffre. Philippe nous a répondu :
- « Les médias et la mémoire collective ne retiennent
malheureusement l'activité spéléologique que quand il s'agit d'accident
! Pourtant, c'est grâce au travail de la communauté spéléologique
qu'ont pu être réalisés de nombreux captages d'eau potable à commencer
par le barrage de Dardennes dont Edouard Alfred
Martel (père fondateur de la spéléologie) en a réalisé une partie de
l'étude ! »
Que Philippe nous excuse, mais il s’agissait pour un
témoin, âgé alors entre 7 et 9 ans, de rassembler de vagues souvenirs afin
d’essayer d’écrire ces quelques lignes.
Selon François Canavero (Extrait du livre Le club des Chauve-Souris »,
1966) :
« Trois jeunes spéléologues (2 garçons et 1
fille) furent bloqués toute une nuit à la base d’un à-pic où leur échelle était
tombée, la stalagmite qui la soutenait s’étant brisée. Le jeune Bernard Milési, le premier à la remontée, fit une chute de 3 mètres
et se fractura la jambe. Alertés par les parents, les sauveteurs ne parvirent à
sortir le blessé qu’avec de grandes difficultés et l’évacuèrent en hélicoptère,
évitant ainsi l’exténuante marche d’approche dans les pierrailles et les
sentiers escarpés de la colline. »
L’hélicoptère qui transporta le blessé était un grand
hélicoptère à deux rotors, une masse énorme, qui était surnommé « Banane
volante ».
(En
juillet 1959, il y eut un autre accident (mortel cette fois) au « Gouffre
sans nom », au nord de la Commune, sur la route de Siou-Blanc. Ce gouffre venait d’être découvert par les
ouvriers-terrassiers chargés d’ouvrir la
route entre Solliès-Toucas et Signes. Au moment de
regagner la surface, Jean-Pierre Claustre, jeune étudiant en médecine de 21
ans, perdit l’équilibre à la sortie du trou et fit une chute mortelle.)
L’accident de P.Ch. Dupont en 1960
Après avoir fait une chute mortelle dans la Salle du
Lac, son corps a été difficilement brancardé. C’est finalement à l’arrière
d’une jeep qu’il fut amené au Château de La Ripelle
avant d’être transporté à Toulon par un fourgon de la Police.
Il y a eu un autre accident, dans le Puits du Loir, où
il fallut faire de nombreux efforts afin de sortir un spéléologue en
difficulté.
Mais cessons là ce qui peut fâcher notre ami Philippe
et laissons lui le mot de la fin, mot pourtant plein d’avenir :
« On peut dire que La Ripelle
est une richesse minéralogique et hydrogéologique pour la région. Nous
pensons avec quelques géologues qu'il s'agit d'une ancienne sortie d'eau
et même de l'ancien Ragas ! On peut
observer les traces d'érosion dans la grotte (grande entrée) où
l'on retrouve le même creusement (du bas vers le haut) synonymes de
système vauclusien...Il est vraisemblable que la cavité qui se développe
sur 1 kilomètre et qui atteint 100 m de profondeur cache encore pas
mal de secrets. Par exemple, la
source de La Ripelle est vraisemblablement
l'exutoire du siphon situé au fond du gouffre. Si aucun traçage n'a pour
le moment été réalisé pour le prouver tout est là pour confirmer la thèse
(géologie, morphologie...). »