Aujourd’hui, à
Avant, il y avait une seule grande bâtisse, des champs
de vignes, des champs d’oliviers (1), des abricotiers, des pêchers. Monsieur Michel, dernier
propriétaire de l’ensemble, était un homme de petite taille avec une magnifique
moustache blanche. Il avait vendu l’actuel camp des Gens du Voyage, qui était
un grand champ de vignes, car il était prévu de faire un collège.
En 1915, le moment est difficile pour le monde rural
puisque les hommes actifs sont tous à la guerre.
La guerre continue. Dans les campagnes, les hommes
valides se font rares. Mme Manoyer, après lecture d’un article de presse sur
les attributions éventuelles de prisonniers de guerre, écrit au préfet du Var
le 10 juillet 1915 afin d’obtenir gratuitement des prisonniers :
« Vous n’ignorez pas Monsieur le Préfet que
l’agriculteur et surtout le viticulteur est frappé doublement, sans parler des
maris mobilisés, là le devoir avant tout. Mais non seulement il a connu la
mévente du vin, vient encore s’ajouter cette maladie, le phylloxera, qui ne
laisse absolument rien pour cette année, et qui sait l’an prochain ? Pour
ceux qui vivent de récoltes, il est très difficile de le faire. La main
d’œuvre, le sulfate, le soufre, tout est cher, comment faire ? »
Après le 10 juillet, Madame Manoyer transmet au
garde-champêtre du Revest, par l’intermédiaire du facteur de
Le 13 juillet 1915, par note officielle, le directeur
du service agricole de
Mme Manoyer a mal interprété l’article paru dans un
journal régional « Equipes de travailleurs militaires » : il
s’agit de militaires territoriaux et non de prisonniers de guerre.
Le 23 juillet 1915, le secrétaire de la mairie du
Revest transmet à Mme Manoyer la réponse du directeur des services agricoles de
la préfecture du Var.
(1) En 1936, sur les