Le socle de
Par Jean Paul Roux
Secrétaire général de
de 1997 à 2002
L’immense mérite de cet ouvrage réalisé par les associations revestoises aura été de rassembler cent ans de témoignages et de documents sur l’histoire de l’Ecole laïque de leur cité et de publier ce recueil alors que la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l’Etat vient tout juste d’atteindre son premier siècle.
Hasard ? Je n’y crois guère !
Réponse, en revanche, à un sentiment, qui nous
étreint tous en ce début de millénaire.
Celui de l’urgence à renouer les fils des fondamentaux qui ont fait
Connaissant bien les amies et les amis qui ont contribué à cet ouvrage, je sais qu’une vie consacrée au service de L’Ecole et de la jeunesse, dans un engagement professionnel et social indissociable, a laissé intact en elles et en eux cet idéal. Ils partagent la même angoisse face à une société qui se fracture sous les coups de boutoirs de l’ultralibéralisme et qui en vient à douter d’elle. Une société qui se voit sans avenir parce qu’elle se vit sans projet.
Témoigner devient alors une nécessité.
Ces amis sont
ainsi allés cueillir les fondamentaux de
A ces jeunes, déjà citoyens d’aujourd’hui et surtout de demain, j’aimerais dire qu’en leur rendant ainsi leur passé, on les autorise à regarder leur avenir en face.
« Cette
Ecole… n’est pas un Service Public ordinaire : elle est une institution de
Elle a pu le faire parce que la loi du 9 décembre 1905, en laïcisant durablement l’Etat et ses institutions, a autorisé l’Ecole à devenir L’Ecole de tous, l’Ecole pour tous.
Au terme d’un long siècle de bruit et de fureur, elle le reste encore, contre toute attente.
Elle ne le demeurera dans la durée que si, refondée sur ses valeurs d’origine, elle a le courage de poursuivre une mutation engagée en 1989. Cette mutation, remise en cause sans trêve par les conservatismes de tous bords, menacée par le consumérisme ambiant et les concurrences cléricales ou marchandes, peine à se concrétiser.
L’Ecole a, certes, réussit sa « massification » Elle fonctionne mieux pour le plus grand nombre. Mais si plus de 70% d’une classe d’âge arrive au niveau du baccalauréat, si près de 60% entre à l’université, 70 000 jeunes quittent, chaque année, le système éducatif sans qualification et presque autant avec une qualification insuffisante. A cette source, s’alimentent alors les feux de l’exclusion et de la désespérance urbaine.
Affronter ce défi, ce
n’est pas s’enfermer derrière d’illusoires frontières, c’est offrir la
possibilité à chaque jeune de se construire ou de se reconstruire dans un
projet personnel de formation qui lui permette de maîtriser son avenir et le
monde dans lequel il vit.
Cet enjeu ne peut être
la préoccupation des seuls éducateurs, ni même de la seule communauté
éducative : parce que chacun est engagé dans l’éducation, la nation tout
entière doit s’engager dans la transformation de l’Ecole.
Avancer aujourd’hui dans cette voie ce serait, alors, rester fidèle aux initiateurs de la loi du 9 décembre 1905. C’est d’abord à cette « ardente obligation » que nous appelle la mémoire des institutrices et des instituteurs qui ont donné vie à l’Ecole laïque du Revest les Eaux.
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et son Ecole laïque"