MON PAYS, C’EST
par Claude Chesnaud
Enfants des Collines, nous partions
parfois à l’aventure dans le Grand Cap. Partir à l’aventure, ce n’était pas excessif :
nous allions vers un monde fantastique. Après avoir quitté Jojo Cacao (notre
Joseph Martin) qui prenait souvent le soleil sur une restanque
à
Alors nous montions dans « Le
Cap » par la carrière de marbre et le vallon des grandes sambles (vallon du Cierge). Le chêne kermès (Avàu), le genêt d’Espagne (Gineste),
le genêt piquant (Argèiras) et la
salsepareille (Sarreta) étaient
rapidement remplacés par du chêne vert (Tousca)
et du chêne blanc (Rouve). Un romarin (roumanieu) par ci par là cachait un lézard
vert (Limbert). Parfois nous surprenions un
geai (Gai) ou une belette (Moustello).
Sur le sommet du Cap, il n’était pas rare de rencontrer un lièvre (Lèbre) ou des perdreaux (Perdigau).
L’hiver, c’était le passage des grives (Tourdre,
Siblaire, Cha-cha
et Sèiro) et des pigeons (Pijoun) qui nous faisait marcher le regard
vers le ciel.
Si le retour se faisait à la nuit, dans les
chênes verts nous entendions les lérots (Garri-gréu)
très bruyants et « musiciens ». Le micocoulier (Falabreguie)
nous attendait devant notre maison : une fois encore nous n’avions pas
rencontré Madeleine dont la silhouette brune hantait le Grand Cap et
Sources : mots en provençal d’après le
« dictionnaire » d’André Quadruppani.