Promouvoir la Laïcité

par Jean-Louis Biot,

Secrétaire général du CNAL

 

 

La loi de séparation des Églises et de l’État a cent ans cette année.

 

A cette occasion, le Comité national d’action laïque (CNAL)¹ a voulu connaître la représentation qu’ont les Français de la laïcité aujourd’hui. L’institut Csa a été chargé de réaliser un sondage à ce sujet. La loi du 9 décembre 1905 a posé des principes fondamentaux : liberté de conscience, liberté religieuse, neutralité de la République. Ces principes sont désormais intégrés et ne font plus débat. Le sondage l’indique. Tout comme il confirme sans ambiguïté le fort attachement des Français (trois  sur quatre) à la laïcité de l’Ecole et de la société. Cependant, une majorité d’entre eux (58%)  estime que la laïcité est en danger. Les faits sont là et nourrissent cette appréhension.

 

L’accès à l’École publique demeure encore un combat dans certaines communes de notre pays. Le soutien scolaire devient, hors de l’institution, à l’initiative d’officines mercantiles, un marché lucratif. Cette orientation est dangereuse car elle porte atteinte aux missions du service public d’Éducation.

 

Dans la vie publique, l’influence et la pression des religions tendent à s’accentuer. En France, l’Etat a commis une entorse à la République lors du décès du pape Jean-Paul II. En Italie, l’Eglise catholique a fait campagne, lors d’un référendum en juin dernier, contre la procréation assistée.

 

¹ : Le CNAL est composé des DDEN (Fédération des délégués départementaux de l’Education Nationale), de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), de la Ligue de l’Enseignement, du S.E. (Syndicat des Enseignants de l’UNSA) et de l’UNSA-Education (Fédération de l’Education de l’UNSA).

En Espagne, elle s’est opposée au mariage des couples homosexuels. Dans d’autres pays, au nom de leur religion, des intégristes ont recours à la violence et au terrorisme pour déstabiliser des démocraties et imposer leur dogme.

Cent ans après, les  principes de la loi de séparation restent singulièrement d’actualité. D’évidence, il faut continuer à débattre, s’engager, se mobiliser pour la laïcité. En bref, encore et toujours la promouvoir. Inlassablement et en toutes circonstances. 

 

La loi du 9 décembre 1905

 

Article 1er : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

 

Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice du culte.

Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons.

Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l’article 3.  

 

Article 28 :   Il est interdit, à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l'exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions.

 

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