Le Revest-les-Eaux
Le Revest est à
Le Revest domine la profonde et large vallée d'Ardène. Les
oliviers grimpent
à l'avant des mamelons rocheux. De rares mûriers sont les survivants d'une
culture autrefois importante. Les carrières de bauxite et de pierres sont
riches. On repéra, jadis, des mines de houille qui ne furent jamais
exploitées ; une mine de plomb à gangue de quartz aurait été
exploitée par les Celto-Ligures.
Le mot « Revest » désigne l'envers de l'endroit. Il
signifie aussi le revers. En provençal, il a donné « Revessa »,
renversé ou renverser. Dans son Trésor du Félibrige, Mistral
a signalé au mot « Revèsso » l'expression «
revesso de mistrau », vent d'ouest-nord-ouest, ce qui situe le lieu dans un secteur
nord. Revest est donc synonyme de « ubac », versant à l'ombre, son
opposé étant « l'adrech, ou l'adret, ou l'adroit ».
Habité par les
Commoni, peuplade celto-lygienne, dont il était le chef-lieu, le Revest
contenait ses maisons dans la partie comprise entre la tour et l'enceinte
qui s'élevait sur les ruines que nous trouvons aujourd'hui.
Construction très forte, solidement établie au sommet d'une
colline, la tour pouvait, par ses dimensions, contenir une cohorte importante de gens d'armes
avec leurs munitions. Sans risquer d'être sérieusement endommagée,
elle pouvait résister à un siège, même long.
Carré parfait, la base de ce repaire est de
Composée d'un magasin voûté, d'un premier
étage et d'une plate-forme, elle subit, en 1865, différentes
transformations nécessitées par la pose d'une horloge sur la plate-forme.
Ces travaux amenèrent la municipalité de l'époque
à ouvrir une porte sur la façade est, et la destruction presque
complète de la voûte du magasin, pour laisser descendre les poids de l'horloge.
On découvrit un important
dépôt d'armes, composé de flèches d'arcs, de fers de lances et
de nombreux boucliers ronds.
Très sûr et très bien gardé, ce
magasin était le « coffre-fort » des habitants, qui y
mettaient à l'abri les produits métalliques et autres avant de les vendre ou
de pouvoir les transporter jusqu'à la tour du Rega à Sanary. De là,
ils étaient acheminés par barques sur les lieux où ils
étaient transformés.
Dès le 13ème siècle, le Revest est l'enjeu des
aspirations de Geoffroy IV, seigneur de Toulon, et de Guillaume, seigneur d'Ollioules. Geoffroy l'emporte après le verdict rendu par Monseigneur G. Rostang,
évêque de Toulon.
Dès cette époque, le Revest et d'autres quartiers limitrophes font
partie du territoire de Toulon.
Morte en 1261, Sibille, dernière descendante des
seigneurs de Toulon, donna Toulon
à Charles Ier qui la fit passer dans le domaine Comtal.
Elle devint chef-lieu d'un baillage dont le Revest faisait partie tout en
étant
la propriété des Chartreux de Montrieux, à qui Sibille en
avait fait don par testament, y compris «
Beaucoup plus important qu'il n'apparaît aujourd'hui,
le Revest de
par sa position stratégique, occupait une place de choix dans
l’organisation défensive des proches abords de Toulon. Lieu de repli
idéal, bien défendu et bien protégé, il contribuait à
l'impôt en partageant avec Toulon, dès 1276, le prix d'une cavalcade d'un
chevalier armé.
En 1374, c’est Raymond de Montanban
(alias Montalban, seigneur de « Dardenne ») qui, en s'emparant du Revest,
remet en question les clauses du testament de Sibille. Les Chartreux de
Montrieux se défendent et obtiennent sain de cause auprès du
bailli de Toulon. Ils sont confirmés dans leurs titres de propriétaires de
L'année 1395 voit de nouveaux combats
se dérouler dans le village. Les Toulonnais l'assiègent. Le Revest
n'est pas le seul à subir l'acharnement de ses proches voisins : le
château de Tourris est lui aussi malmené par les hommes venus de Toulon.
Par délibération du Conseil de Ville de Toulon, en date du 27 avril 1395,
Messieurs Vincent et Antoine, nobles, et Messieurs Antoine et Jacob sont
priés de se rendre auprès du sénéchal et du Conseil
Général, pour régler au mieux la paix qui est
espérée entre la ville et Tourris et le Revest.
Le 20 juin (1395) le Conseil de Ville de Toulon décide qu'il sera
payé
12 florins à Guillaume de Coreis pour le surplus de lances qu'il a fournies à la
ville de Toulon et au château du Revest. Le Revest participait avec Toulon au
siège de Pertuis, comme venait d'en décider le dernier conseil tenu à
Tarascon, sous les ordres du seigneur Sénéchal. Mais l'organisation « du
guet », la réfection et l'entretien des
défenses et remparts préoccupent beaucoup les édiles toulonnais.
On craint même une « descente du roi d'Aragon ». Les pirateries des
Catalans inquiètent. On ordonne de faire des provisions. On répartit
les postes de garde et on désigne ceux qui en seront chargés (1428).
Le « rôle du guet » est une fois encore
révisé en 1442. En avril de la même année, on recommande de
faire « bonne garde » aux portes. On craint une attaque des Génois.
On s'en plaint en haut lieu.
Mais d'autres différends entre Toulon et le Revest ont surgi entre
temps.
Les Revestois ne répondent pas aux demandes des Toulonnais. C'est le roi
René qui, en 1442, tranchera les litiges.
Le trésorier de la communauté de Toulon devra payer toutes
les factures
qui concernent les travaux de fortifications. Pour finir et achever ces ouvrages, on
sommera le lieutenant du bailli d'écrire aux syndics du Revest qu'ils auront
à fournir cinquante pieux pour « la finition de la palissade » (1443).
En 1447, les choses ne sont pas encore arrangées
définitivement entre les deux communautés et, au Conseil de Ville
de Toulon, on reparle du litige entre Toulon et le Revest.
Lors du
recensement général des lieux, villages et châteaux
inhabités, ordonné en 1540, en vertu d'un arrêté du Parlement de
Provence, le sieur Louis Burle, membre de
Pendant
En 1592, la tour du Revest vit les forces du capitaine Belloc la menacer ; elle fut
sérieusement défendue et les assiégés
obligèrent les assaillants à se retirer. Un autre groupe
d'ennemis, sous le commandement du duc d'Eperon, mettait le siège
devant le château de Val d'Ardène.
Séjour d'été et rendez-vous de chasse du roi
René, le château du Revest est flanqué deux tours en
poivrière reposant sur des culs de pierre, ornés
d'éperviers sculptés, en façade sud. Une troisième
tour cylindrique arrondit l'angle nord-est.
C'est en 1472 que le roi René vendit, sans clause de retour ni
aucune réserve
de rachat, la seigneurie du Revest à M. d'Arcussia de Palières, seigneur d'Esparron,
pour la somme de 100 écus soleil d'or.
En 1866, une partie du château fut transformée en moulin
à huile et tous les accessoires que la fabrication du produit exigeait y furent
installés.
Le 26 mars 1666, le sieur Gubert prêtait à la commune la
somme de
522 lires pour participer au rachat de Balthazar Vidal, détenu comme esclave dans Tunis.
C'est le 9 juillet 1687 que l'intendant de Provence ordonnait aux consuls du Revest de
régler rapidement aux sieurs Martinenq Joseph, visiteur des gabelles
de Provence, et Jean Martinenq, bourgeois de Toulon, les sommes que leur
devait la communauté.
Par la même ordonnance, les consuls étaient autorisés
à se pourvoir contre les « délibérants » qui
ont, par leur mauvaise administration, donné lieu à la condamnation de
la communauté.
Pendant le siège de Toulon, en 1707, les troupes du prince
Eugène de Savoie se montrèrent si odieuses envers les habitants du Revest
que les consuls
et la population demandèrent au prince de les défendre et consentirent à
assurer l'ordinaire des militaires.
Le prince logeait au château de
Quatorze ans
après c'est un nouveau fléau qui vint s'abattre sur la population
provençale et particulièrement sur celle du Revest. De tous les villages composant la
viguerie de Toulon, le Revest fut le plus atteint par la peste. Le tiers de
la population mourut. Le second consul et ceux chargés des secours
étaient malades. Le Revest s'était ruiné pour tenter de
défier le mal. Le pain et la viande allaient manquer ;
Dans le cadre des mesures arrêtées, le Revest fournissait et
détachait 7 hommes à la compagnie des gardes-côtes de
Le 5 janvier 1765, le Revest demandait un dégrèvement
d’impôt, la récolte d'huile n'étant pas bonne.
Les Seigneurs du
Revest
François
d’Arcussia, qui acquit en 1472 le château du Revest, eut un fils :
Charles. Celui-ci épousa, le 7 juin 1575, Marguerite de Forbin-Janson.
Il est l'auteur de
Ce livre, qui est un classique du genre, a obtenu, il y a quelques années,
à Paris, Hôtel Drouot, des enchères très
élevées. C'est très probablement Charles d'Arcussia
qui a fait construire le bâtiment cylindrique connu aujourd'hui sous
le nom de « Pigeonnier ».
François
d'Arcussia eut un autre fils,
prénommé Jean-Baptiste.
Le 9 septembre 1480, le domaine seigneurial passe dans la famille de Bertrand de Vintimille,
comte de Marseille. Plusieurs familles acquièrent des terres de
À sa mort, en
1620, Balthazar de Parisiis (ou de Paris), qui avait acheté la
moitié de la terre du Revest, laisse celle-ci, par testament, à
son fils
(?) Honoré de Thomas et à demoiselle Roxane, sa fille, dame du
Luc, mariée à François de Vintimille. François et
Roxane de Vintimille eurent une fille, Marie, qui hérita de sa mère.
Honoré de Thomas vendit sa part à François de
Vintimille, seigneur du Luc, pour la somme de
Quatre ans après, la terre et seigneurie du Revest sont
transférées à la famille de Jean de Noble.
Écuyer
de la ville de Toulon, fils d'Antoine de Noble et petit-fils de Jean I, Jean II de
Noble acquit la seigneurie du Revest en 1647, par acte de Jacques
aîné, notaire au Luc. En 1643, Jean II de Noble recevait
Jean de Noble eut plusieurs enfants. L'un d'eux, Joseph, vend une portion de terre
à la communauté de Toulon en 1703. Son autre fils, Jean-François
de Noble, officier de marine, resta vingt-deux ans titulaire de la seigneurie.
Charles, troisième fils de Jean, possédait en 1655, avec
son père, «plusieurs pièces de biens» sur le terroir du Revest
(livre Terrier).
C'est au décès de Jean-François de Noble, en 1739,
que la terre et le château du Revest passent dans la famille de M. Louis-Charles
de Chalendar
de
À la mort de L.-C. de Chalendar de
Le prix des terres nobles fut compté pour
Au décès de M. Antoine de Brignoles (1813), la seigneurie
du Revest
devint la propriété de sa fille, Catherine-Ursule de Brignoles,
épouse de M. Jean-Louis Reymoneinc (?), capitaine « cartier-maître
» du 19ème
Régiment d'Infanterie de Ligne.
À la mort de sa femme. M. Reymoneinc laisse de domaine du Revest à sa fille
unique, Emée-Marie-Jeanne, épouse de M. Ramonet, docteur en médecine
à Aix-en-Provence. À son tour, le docteur Ramonet vendra ses terres et le
château à François Arène, qui fut maître du
Revest en 1817.
En
Le 15 juin
Au décès de M. Allègre, ses deux fils se partagent
les deux lots constitués par les terres et dépendances de l'ancienne
Seigneurie (1866). Daniel et Marin Allègre effectuèrent de nombreuses
réparations au château, aux bergeries et aux maisons du haut
village.
De partages en partages, de successions en successions, de ventes en ventes, la terre du
Revest fut morcelée au fil des ans. L'importante seigneurie se voyait
démembrée, les parcelles de « bosques », celles «
complantées de vignes et d'oliviers » étaient, au
gré des acheteurs et vendeurs, rattachées ou détachées du
domaine ou d'un autre.
Le parc même avait vécu. Seule, l'intarissable petite
fontaine aux deux vasques (près du lavoir communal) répète aux
promeneurs les mêmes choses
qu'autrefois.
Confrérie de
À de
ce qui existait dans clés villes et des villages plus importants, naquit une
société de charité pour soutenir les
désespérés, soigner les malades, aider les pauvres.
L'action de cette association, dite « Confrérie de
Il suffit de compulser, aux Archives Communales, le dossier de «
l'Hôpital de
En feuilletant les pages qui relatent l'histoire de cette fondation, nous
constatons les besoins des « pauvres honteux » :
médicaments, habits, nourriture. Nous pouvons aussi lire les noms des
différents recteurs et trésoriers du bureau de
Penchée sur les douleurs quotidiennes,
C'est dans « l'Enclos », dit «
Les membres de
L'œuvre de
Cette association
charitable, appelée aussi « l'Hospice du Revest », ne méritait pas
l'oubli.
Histoire religieuse
Deux
bénéfices étaient fondés au Revest avant le XVe
siècle : les Pénitents Blancs célébraient leurs
offices dans la chapelle Saint-Jacques, près de la tour. Par testament, Sibille,
dernière descendante des seigneurs de Toulon, leur laissait une somme
d'argent.
En 1536, Antoine Panoty, dont on possède les bulles de la collation,
était
nommé recteur de la chapelle Saint-Jacques. Des réparations
furent faites
à cette chapelle en 1634 ; chaque habitant fut taxé d'un capage
de
L'autre bénéfice était la chapelle de «
Notre-Dame de Pitié », appelée aussi « Notre-Dame de
Peiloun », et dont on peut voir les ruines sur une hauteur à
l'ouest du village. On y allait en pèlerinage le 8 septembre. Cette chapelle
appartenait aux Pénitents Gris.
C'est le 29 janvier 1674 que fut commencée l'église
actuelle. De très nombreuses sommes d'argent furent empruntées pour
couvrir les dépenses. Le seigneur du Revest et d'autres habitants
avancèrent les fonds nécessaire. L'église est sous le titre de
l'Assomption, saint Christophe et saint Jacques en sont les patrons.
Construite en forme de croix latine, elle fut achevée en 1679.
Sur le côté
droit, nous trouvons la chapelle Saint-Joseph, puis la chapelle Saint-Sébastien et
Saint-Christophe dans le transept. La grande statue de saint Christophe est un don
de la famille Martinenq (M. Martinenq fut nommé curé du Revest
le 3 juillet 1864).
Sur le côté gauche, nous avons la
chapelle des Ames du Purgatoire et celle de
Lors des réparations effectuées aux fenêtres de
l'église, en 1847, «des vitres colorées» furent
placées et, le jour étant jugé insuffisant, il fut décidé
de percer ces deux ouvertures.
Entre 1847 et 1877, elles furent une fois encore obstruées. Entre ces deux statues,
nous avons une peinture célébrant le vœu de Louis XIII. À droite, les
armoiries de Mgr Terris ; à gauche, celles de Pie IX. Deux tableaux sous
ces blasons, peints par M. le curé Chabert, en 1711. La tribune actuelle
est de construction récente. Elle a nécessité la
destruction de deux autels que remplacent, à droite et à gauche, deux
peintures. À gauche, une grande toile représente, en pied, saint
Cyprien et saint Clair ; sur la droite une peinture dite de l'école espagnole. Son
cadre a malheureusement
été scié pour mordre dans la moulure de la tribune. Au-dessus de l'autel
de saint Joseph, une grande toile représente la mort du saint qui,
allongé, habillé de bure, tient une bible. Les personnages qui l'entourent sont
habillés en costumes modernes. Très beau cadre. Une bannière
processionnelle provenant de ia chapelle Saint-Jacques sa trouve dans
l'église. Un très beau Christ en majesté semble provenir
de la même
chapelle, un important vitrail en parfait état se trouve au-dessus du porche, à
l'intérieur de l'église. Il est surmonté des armoiries de
La sacristie possède un très beau meuble (1379 (?)) dont
la porte finement
sculptée, dans l'esprit d'un canopé, est d:une grande
pureté. Plusieurs chandeliers proviennent de dons. Ils portent gravés les
millésimes attestant l'époque où ils furent offerts. L'un d'eus porte
: « S T R 1769 », un autre est marqué : « Saint
Joseph 1779 ». Il existe aussi une série de chandeliers et
crucifix d'autels à branches fleurdelisées. L'église
possède de très nombreuses statues bustes-reliquaires
magnifiquement dorées. Deux ou trois ex-voto naïfs ornent la chapelle
de
À
Le 5 décembre 1790, le curé Gastinel prêta serment
dans l'église, face aux autels, sous les drapeaux de
Le 22 juillet 1792, on s'en prit à la petite cloche de la
chapelle Saint-Jacques
qui fut dirigée sur
Le 13 janvier 1893, on vota un crédit de
Sur ordre du district du Beausset, l'église servit de temple au
culte de
Si la période antérieure à
Les chaises de la paroisse furent mises en adjudication le 25 septembre
1836. La chaisière intéressée ne fit aucune redevance
à l'église. Elle fut poursuivie en justice. Le Conseil de Fabrique eut
gain de cause le 22 mars 1838.
En 1846, on délibéra et on vota au Conseil de Fabrique les
fonds nécessaires
à la refonte de la vieille cloche. Par souscription, on remit la somme de 654 francs.
C'est M. Toussaint Sabatier, fondeur, rue Bonnetière,
à Toulon, qui se chargea de « prendre la matière de la
vieille cloche au prix de 2 francs le kilo, de fondre cette matière et de
confectionner une nouvelle cloche de même poids, moyennant le prix de 3 francs 25
le kilo
». Le Conseil de Fabrique s'engageait à fournir le bois
nécessaire pour la fonte, les briques, chaux et sable, le charbon et la
main-d'œuvre nécessaires pour confectionner ce fourneau.
La réparation du maître-autel, qui fut décidée
le 2 janvier 1848, coûta 1.600 francs.
En 1849, on vendit de vieux objets dorés appartenant à
Dans la
séance du 1er décembre 1850, le Conseil de Fabrique
prit d'importantes
décisions concernant l'administration religieuse et le règlement
de certaines cérémonies:
1. –
2.
3. - Elle alloue,
à partir du 1er janvier 1851, la somme de cent francs pour indemniser M.
le Curé des honoraires qu'il percevait à ces mêmes enterrements,
avant la promulgation du nouveau tarif. Cette somme lui sera payée par
portion égale et par trimestre chaque année.
4. - À dater de
ce jour (1er décembre 1850), la cire des enterrements sera exclusivement fournie par
la fabrique de la paroisse du
Revest, au taux (?) francs le kilogramme.
5. - Le partage de la
cire s'effectuera selon le décret du 10 décembre 1806.
6. - Le prix des
enterrements sera désormais perçu par avance par le trésorier de
7.
- Lorsque
Le 8 décembre 1851, les marches des autels furent
réparées par un menuisier de Toulon. Le marchepied en noyer du
maître-autel et deux tabourets pour les clercs furent commandés. On fit
aussi construire une niche pour la statue de saint Maur et une autre pour
celle de saint Joseph. L'autel de saint Maur fut réparé —
huit bancs furent commandés pour les enfants du catéchisme. Une porte
fut placée derrière le maître-autel, pour
«sauvegarder l'huile de la lampe».
Les boiseries (côté sacristie) furent construites et mises
en place, de
même que les sièges des célébrants, du chantre et le
banc de « l'œuvre ».
Dans le registre des délibérations du Conseil de Fabrique,
on trouve (janvier
1852) une liste d'objets dont l'église du Revest avait besoin : un
missel romain (commandé à Lyon) ; tapis en laine pour le maître-autel ; un
bouquet artificiel ; canon sous verre ; baguette dorée pour
les autels de saint Eloy (sic), sainte Anne et
Le Conseil de Fabrique délibère
régulièrement et élit son bureau ponctuellement. Le 23
avril 1854, Séverin Sauvaire est nommé président, Antoine Vidal est
secrétaire. André Vidal est membre du bureau et accepte les fonctions
de trésorier.
En juillet 1854, une souscription est ouverte pour permettre les réparations urgentes.
L'évêque de Toulon doit venir visiter l'église et confirmer les enfants
; les murs sont lézardés, les peintures s'effacent. Cette souscription fut
interrompue par l'épidémie de choléra qui sévissait
à
Toulon et par un « violent mal au pied » dont fut atteint M. le
curé Jehan. On put réunir 273 francs. Il y avait pour 326 francs
de réparations. M. le curé Tampon entra en fonction en septembre 1854.
En accord avec la législation en vigueur, la municipalité
offrait une indemnité de logement au curé en fonction. Dans une de ses
délibérations du 11 mars 1855, elle décida la construction d'un
presbytère. Cette construction était à l'étude depuis
1850. Le 23 juillet 1850, le Conseil de Fabrique avait voté 300 francs comme
somme allouée au projet de construction d'un presbytère. De son
côté, en mars 1855, le Conseil de Fabrique votait 100 francs comme
seconde participation. Le 29 septembre 1857, le presbytère, attenant
à l'église et construit par la commune, fut mis à la
disposition de M. le curé Tampon.
Composée d'une cuisine, d'une salle à manger, d'un «
salon de compagnie » et d'un petit jardin, cette maison est actuellement
le siège du « Cercle Revestois ». M. le Curé demanda qu'un
petit hangar et des latrines fussent construits dans le jardin. Cette demande
ne fut pas acceptée, les finances municipales ne permettant pas de
semblables dépenses.
Une mission fut prêchée au Revest, en 1858. Deux Maristes,
le Père Gerin, supérieur de
Très
protocolairement, les membres de
Cette
indifférence des Revestois pour les choses religieuses était due,
prétendait-on
à l'époque, au fait qu'il y eut pendant de très nombreuses
années au Revest des prêtres italiens qui « ignoraient la
langue de nos braves paysans »...
Le 15
juin
En avril 1866, une paire de pendants, offerte par une dame, fut mise en loterie, le
Conseil de Fabrique ayant besoin d'une certaine somme d'argent.
Par délibération du 29 juillet 1866, le Conseil de
Fabrique décida de refaire le carrelage de l'église, l'enduit des
murs, la construction d'un hangar dans le prolongement du clocher. Ces
dépenses s'élevaient à 6.800 francs.
En juin 1867, nouvellement réparée, l'église est
inaugurée par M. le doyen Rouvier, curé de Saint-Louis. Les
motifs décoratifs visibles à l'intérieur de
l'église datent de 1867 et ont été exécutés
par M. Sabatier, de Marseille.
Dans la nuit du 19 au 20 avril 1878, les troncs de l'église
furent fracturés.
Le ciboire du maître-autel ayant été placé dans le
tabernacle de l'autel de
ou Notre-Dame de
Jean de Noble, seigneur du Revest, fut consul de Toulon en 1680, 1685 et
1692. Les fonctions qu'il exerçait à Toulon l'amenèrent
à résider au château de l'Eygoutier. Il fit construire un
tombeau dans la chapelle de cette demeure qui était dédiée
à Notre-Dame de
Une plaque millésimée portant en latin. : « Dans
l'espérance d'une résurrection future, ici repose Jean de Noble,
seigneur du Revest, qui a dédié à
La statue de
Une fondation de
Les journées
révolutionnaires
au
Revest-les-Eaux
25 mars
1789 – 2 décembre 1851
Toulon, Hyères et Brignoles pour le
27 mars 1789, les délégués
des Trois Ordres devaient siéger séparément et nommer (après avoir rédigé et
réuni les trois cahiers de doléances en un seul) leurs députés aux États
Généraux.
À
Toulon, dans l'après-midi du 23 mars, une foule nerveuse et décidée
envahit la salle des délibérations de la mairie où
siégeaient les soixante-seize délégués élus
par les diverses corporations. Des cris de mort furent poussés par les
manifestants armés. De nombreuses exactions furent commises contre MM.
Mourchou, Baudin et de Villebranche, ancien maire.
Les impôts successifs sur les farines amenèrent la
population dans la rue. L'agitation gagna les
proches environs (Le Luc, Brignoles). Dans les départements
voisins (Marseille, Manosque), des émeutes éclatèrent.
Le 25 mars 1789, une effervescence inaccoutumée règne au
Revest. L'insurrection
éclate. Conduite et bien préparée, la foule sait où
elle va. Le château est
attaqué.
Antoine de Brignoles, seigneur du Revest, écuyer, se trouve dans
sa demeure
aixoise. Dix-neuf hommes du village, chefs du mouvement, enfoncent les portes
et pénètrent avec leurs troupes. Tous les meubles qui s’y trouvent
sont portés sur la place de « l'aire publique » et
incendiés.
Seul un coffre Renaissance,
finement sculpté de feuilles d'acanthes, aux panneaux séparés par
d'élégantes colonnettes, fut sauvé de l'incendie
À l'extérieur,
on s'en prit aux têtes des éperviers qui ornent les deux tourelles d'angle de la façade principale.
Quelques coups de masse eurent vite
fait de décapiter ces inoffensifs oiseaux.
Une
information fut ouverte. M. de Franc, conseiller au Parlement de Provence, fut chargé de l'affaire. Il
fit arrêter et incarcérer à Aix-en-Provence les dix-neuf
responsables de cette manifestation. Ces hommes durent leur
libération à une incursion des Marseillais qui ouvrirent les portes de la prison. Rentrés chez eux,
leurs méfaits furent couverts par des lois d'amnistie pour les
uns et par la prescription pour les autres. Plusieurs
d'entre eux vivaient encore au Revest en 1821.
On insista beaucoup sur cette affaire au cours d'un long procès
qui opposa,
en 1821, la famille Allègre à la municipalité du
Revest. Dans cette interminable
suite de débats, il s'agissait d'établir les droits des propriétaires
du château sur l'eau de la fontaine qui s'élève devant
l'église. Aucun titre
de propriété n'ayant pu être fourni (ils avaient disparu
lors de l'émeute), seules les lois en
vigueur furent retenues.
En 1791, les gages du
« greffier et régent des écoles » étaient de
Lors du coup
d'état du 2 décembre 1851, de nouvelles manifestations eurent lieu au
Revest. La foule, cette fois, s'acharna sur la « maison commune ». La
mairie, alors située dans l'immeuble occupé aujourd'hui par des services des
Postes et Télécommunications, fut attaquée. Le modeste mobilier ne
fut pas épargné ; les archives eurent à souffrir de la
hargne populaire. De nombreuses et précieuses liasses de documents, parchemins
vénérables furent incendiées. Apeurés, les
habitants vécurent les mêmes scènes qu'en 1789.
Si proche de la
grande ville, l'arrière-pays toulonnais peut demain jouer un rôle
de premier plan dans une véritable organisation touristique. On peut
s'étonner, en même temps que se féliciter, qu'il ait
échappé jusqu'ici aux idées « originales » des
extravagantes entreprises modernes.
Tous ceux qui sauront se contenter des promenades et des paysages de la
profonde vallée seront les plus sûrs agents du vrai tourisme :
celui qui
« donne à voir » en même temps qu'à penser.
Tourris
Situé à
Tourris doit son nom au fait qu'il fut de tout temps un lieu de repli et
un poste d'observation de première importance.
Ce fut d'abord un réduit gaulois. Un poste romain s'édifia
autour de
ces constructions. Plusieurs maisons furent ensuite élevées
à l'abri de ce « mirador ». De solides murs d'enceinte abritaient le
tout, et leurs ruines, encore robustes, encadraient des portes largement ouvertes.
L'ancienne demeure romaine de saint Jean de Tourris, au milieu du 18ème siècle, dépendait du
domaine des comtes de Provence, en dehors de tous autres seigneurs, comtes ou barons.
Tourris fut très souvent l'objet des convoitises des Revestois et des
édiles de
Les très nombreux combats des XIVe et XVe
siècles y amenèrent une population apeurée. Les incursions des
barbaresques accrurent ces replis.
En 1262, Charles II, comte de Provence, et son épouse
Béatrix cédaient tous leurs droits sur le « Bourg de Vallé
» aux nobles Isnard et Reforciat. Ceux-ci abandonnaient les droits qu'ils
possédaient à Toulon.
Les relations entre Toulon et les châteaux voisins ne furent pas toujours très
cordiales. En 1395, Les consuls de Toulon désignèrent « les
Nobles
Vincent et Antoine et Messires Antoine et Jacob » pour qu'ils se rendent auprès
du sénéchal et du Conseil Général pour
régler au mieux «la paix qui doit avoir lieu entre la ville et les
châteaux de Tourris et du Revest...».
Le 9 juillet 1447, les consuls de Toulon
engagent des pourparlers avec les seigneurs d'OlliouIes pour obtenir le libre
accès des pâturages de Tourris. Afin de gagner cet avantage, la
ville consent à payer tous les frais que M. d'OlliouIes a pu faire.
Devant les menaces que faisait peser sur leur
ville la présence de la flotte turque, les consuls de Toulon écrivirent au
château de « Turitz » (Tourris) de se « rendre à
Toulon et de se tenir prêt au premier commandement du Bailli
» (1510).
Après la mise à sac (1536) des terres environnant Toulon,
c'en était fait de Tourris. Tout y était détruit. De très
nombreuses années passèrent avant que le hameau et la seigneurie ne
reprennent le visage de la vie.
C'est perpendiculairement à la chapelle Saint-Jean, de Tourris, élément
premier de l'ensemble visible aujourd'hui, qu'au début du XVIème siècle le seigneur de Tourris
entreprit la construction du château actuel.
Au début du XVIème siècle, toutes les terres de
Tourris qui n'étaient pas soumises aux tailles furent attribuées
au Revest et à
Comme dans tout le pays voisin, l'eau jouait à Tourris un
rôle considérable et permettait, en plus de l'irrigation des
terres, l'implantation et la marche de petites fabriques et industries. En 1738, la ville
de Toulon
payait
La famille de
Vintimille fut la première à posséder la terre de Tourris.
En échange de quelques biens et titres seigneuriaux qu'il
possédait à Ollioules, Jean Chautard acquit la seigneurie de Melchion de
Vintimille.
Originaire de la ville d'Aix, la famille Nas occupe une place importante dans la liste
des différents propriétaires de Tourris. Simon Nas, second consul
d'Aix en 1494, eut :
— Henri de Nas, second
consul d'Aix, en 1529 ;
— Louis de Nas,
chevalier. Il fut un des plus brillants capitaine de son temps.
Il se signala tout particulièrement en Corse, sous les ordres du
maréchal de Ternes. Il fut, par sa brillante compréhension des
données du combat, l'artisan de la prise de Bonifacio, occupée par les
troupes génoises, le 20 septembre 1553. En 1551, il avait
épousé Catherine Chautard, fille de Jean, seigneur de Tourris.
C'est par cette union que la terre de Tourris fut définitivement acquise à la
famille de Nas. Louis de Nas et Catherine Chautard eurent Jean-Baptiste.
Jean-Baptiste de Nas est cité dans l'Histoire des Guerres de Flandres. Digne successeur de
son père dans le métier des armes, il tomba devant Anvers.
Il avait épousé (1568) Claude de Thomas, fille de Jacques,
seigneur de
Sainte-Marguerite. Ils eurent Bernardin de Nas, marié en 1591 avec
Élisabeth de Marin. Bernardin et Élisabeth de Nas eurent
François et Jean-Baptiste II. François épousa, en 1642, Victoire de
Saqui qui lui donna Louis de Nas. Ce dernier épousa Claire de Martini
en 1670.
La terre
de Tourris passa ensuite dans la famille Rimbaud.
Le 1er
octobre 1793, l’armée Lapoype, qui vient de quitter ses positions au pied du
Coudon, se porte en renfort de l'armée du général Cartaux ; 1.800 hommes
contournent alors le Faron et traversent les terres de Tourris.
La chapelle Saint-Jean de Tourris desservit pendant de longues
années le hameau et les bastides environnantes. Cette chapelle fut autrefois un
lieu de
pèlerinage où Revestois, Valettois et Toulonnais se rendaient chaque année
avec ferveur. Une amusante autant que malencontreuse bagarre entre
pèlerins du Revest et de
Il ne reste que très peu d'archives sur Saint-Jean de Tourris. Une
confrérie
de Pénitents y existait encore en
Au XIXe siècle, de très importantes
réparations furent effectuées à la chapelle. On
acheta une chasuble, on mit une nouvelle nappe à l'autel de
À l'heure où une fois encore, de par sa situation
abritée. Tourris est amené à servir d'important point
d'appui à la défense de Toulon, il n'apparaît pas
déplacé
d'en rappeler rapidement l'histoire.
Pour en venir à
l'orthographe actuelle, nous nous reporterons à une lettre de M. B. Durand
à M.Mareuse, du 27 octobre 1923.
Après avoir souligné combien les noms propres
étaient « massacrés » par les « notaires
ignorants et les graveurs de cartes », M. Durand expose toutes les formes
rencontrées sur les textes anciens. Plus de dix orthographes différentes.
Pour l'orthographe moderne, « il provient d'une confusion et d'une
fusion du nom propre avec la préposition de qui le précédait
généralement à une époque ou l'apostrophe
n'était pas encore d'un usage courant. Quant à 1' s final, dont on
agrémente aujourd'hui le mot, je n'en vois aucune explication, ni logique, ni
étymologique, ni esthétique... Le malheur est que cet s
malencontreux a fait croire que Dardenne était un pluriel, d'où
le dernier contresens Vallée des Dardennes. Il convient donc
d'écrire Vallée de Dardenne, ou mieux encore, si vous ne craignez point une
pointe d'archaïsme, Val d'Ardène... » (Revue des
Études Anciennes, tome 27, 1925).
Place forte de l’arrière-pays toulonnais, le «
Castrum de Vallis Ardena » fut le lieu de repli d'une peuplade établie sur
les bords de
La tour celto-lygienne (au côté du dixième moulin)
est l'élément premier autour duquel le tout fut composé. Magasin
d'armes et de marchandises, cette tour, par son architecture et l'épaisseur de ses
murs, était
inexpugnable. Un mur d'enceinte clôturait l'ensemble. Les vestiges de
cette muraille ont dû servir à la construction du dixième
moulin et du « Paridon ». Par ses dimensions, la tour du Val
d'Ardène est la fidèle jumelle de sa voisine (Revest). Du fait de
réparations, elle a été légèrement arasée
sous le toit. Diverses modifications ont transformé l'intérieur. Une citerne a
peut-être existé en sous-sol de Tune des trois ailes du bâtiment,
encore inexplorée.
Les auteurs qui se sont penchés sur le testament de Sibille, dame
de Castellanne
et de Trets, ont généralement mentionné la donation par celle-ci du Revest et
de Val d'Ardène aux Chartreux de Montrieux.
La présence d'un ordre religieux à Val d'Ardène a
fait naître une tenace
légende. On a en effet longtemps parlé des Templiers comme avant possédé ce fief ; la proximité de leur établissement des Routes (le Temple) a contribué à
répercuter cette erreur.
À l'intérieur de l’enceinte fortifiée,
dominant les rares constructions qui s'élevaient en contrebas, une
église fut bâtie. Une église de campagne à une nef,
à chevet plat avec crypte.
Vaste carré, l’ensemble de la construction actuelle enferme
une cour plantée
d'un élégant platane, Solidement accrochées à une
couche de travertin,
les fondations de la bâtisse sont renforcées par des piliers faits
de
conglomérat de mortier et de pierres meulières. Ces piliers ou
pieux sont
très nettement visibles au fond de l'excavation ouverte dans la cave.
Ils semblent disposés à intervalles réguliers.
Longue pièce voûtée en plein cintre, avec un arc
doubleau approximativement en son centre, la crypte est construite en moellons de- petit appareil, d'une belle
couleur grise, plus longs qu'épais, reliés par un mortier rosé.
L'arc doubleau repose sur un entablement légèrement apparent.
Une seule ouverture sur la façade sud-ouest éclaire cette
magnifique pièce sobre, d'une prenante simplicité. Transformée
en cave viticole, la crypte est dallée de carreaux brun-rouge.
L'église est voûtée partie en plein cintre, soutenu
par un arc doubleau, renforçant les faiblesses ; partie en voûtes
d'arête d'angle et coupée par un mur très
légèrement maçonné épousant les
sinuosités de l'ensemble. Les murs ont environ un mètre quarante
d'épaisseur et comportent un double blocage avec pierres de taille, sous
un revêtement de pierres et briques très divers, dont le mortier
d'un joli rosé est de solide qualité. D'étroites et hautes
ouvertures, certaines bouchées, apportent une lumière blanche
et discrète. Le pavement est fait de valets ronds ; quelques bandes de
pierre plus longues et plates marquent dès Feutrée, par la cour, des
emplacements précis. Par une porte, on accède à une haute «
tour-clocher » percée de meurtrières. La base rectangulaire
s'élève,
lourde et solide, jusqu'aux ouvertures des côtés, emplacement des cloches, autrefois.
Plusieurs fois transformée, l'église fut affectée
aux usages les plus divers: remise, hangar, écurie. Une récente
rénovation de la plus grande partie a redonné à l'ancienne
église de campagne — à l'ancienne chapelle Saint-André
— sa grandeur d'origine.
La tour celto-lygierine, la crypte, l’église sont les
éléments premiers de
cet ensemble.
Tous les propriétaires du fief apportèrent des
modifications au fur et à mesure qu'ils relevaient les ruines des
attaques, des sièges, des incendies.
On pense, alors et chaque fois, à réunir le tout, à
« fermer » l'ensemble. De ce fait, l'épaisseur des murs est
partout très irrégulière. Toutes les façades portent de
grandes fenêtres qui furent tour à tour bouchées ou
simplement réduites. Ici et là, des œils-de-bœuf
bouchés, façonnés, remodelés. En plus d'un endroit, de
larges ouvertures plus hautes que larges comportant des grilles de fer plat.
On entrait par-derrière, face au mont Combe, par cette belle porte
aux
pierres magnifiquement agencées que fermait une grille ; les gonds sont encore là
et aussi les pièces de garde.
A l’intérieur, on va de surprise en surprise. Plafonds aux
caissons discontinus,
large voûte bouchée et diminuée entre le vestibule et le salon. Fans de murs
apparents face à rentrée de la crypte, tin large et bel escalier conduit
au premier étage. Éclairant les marches, une fenêtre regarde Faron, bel
encadrement de pierres. Sur un premier palier, porte d'entrés dans
le magasin voûté de la tour celto-lygienne. Sur toute la largeur du vestibule
le long palier donne accès à ce qui était la salle des délibérations
de la communauté de Toulon. Par ici, c'est dans « la grande salle » que
toute la richesse du silence peut le mieux être goûtée.
Au-dessus de
l'église, une belle pièce voûtée. Tout à
côté, les « magnaneries ». Comme aux greniers
où la double dimension des murs est éclatante, ces hautes et grandes
pièces témoignent des méfaits du temps et des gens.
À côté du château était « le Four
». Cette pièce robuste, aux murs épais, a été incorporée
aux successives constructions appelées aujourd'hui « les Marronniers ».
Après la résistance opposée aux assauts et
sièges des barbaresques, Guillaume de Tarente aurait dirigé la
reconstruction des défenses de Toulon et relevé les ruines des enceintes
fortifiées du Revest et de Val d'Ardène (12ème
siècle).
En 1374,
Raymond de Montauban s'empare de Val d'Ardène.
De nombreux combats se déroulent en 1592, sans épargner la
vieille demeure. Le duc
d'Epernon s'empare du château, y capture Honoré de Thomas qu'il ne remettra en liberté
que moyennant une forte rançon.
François de Thomas avait 80 ans lorsque le duc de Savoie et le prince Eugène
assiégèrent Toulon en 1707. Solide et distingué vieillard,
il
attendait l'armée ennemie dans sa maison.
Les hussards, en s'approchant, mirent le feu aux maisons voisines et l'arme au poing, se
présentèrent à la porte pour la faire ouvrir. Sans s'émouvoir,
François de Thomas dit à l'officier qui commandait cette avant-garde : «
Tu feras bien non de me menacer, mais de me faire tuer ; sans quoi, des
que ton prince sera arrivé, je te ferai pendre. ». Peu après son
arrivée, le due de Savoie dit à François de Thomas :
« Je vous sais bon gré de ne vous être pas méfié de
mon arrivée. »
Le courage surprenant de François de Thomas le
fit prendre en grande estime par le prince Eugène qui, enfermé dans le
château, n'eut plus pour son hôte fier et noble que des marques de déférente attention.
(Nouveau Dictionnaire Historique, p. 530, tome VI, 1778.)
Commandé par Barville et Nisard, les sept bataillons
portèrent pendant six heures les coups les plus redoutables aux ennemis
retranchés dans la vieille maison, Ils enlevèrent la
position ; les dégâts étaient considérables.
En 1793, les républicains attaquèrent
La nation acquit
L'installation d'un hôpital pour
En
La
chapelle St. André
et les
consuls de Toulon,
Seigneurs
du Val d’Ardène
Bien avant 1640, la communauté de Toulon avait pris des
dispositions pour acheter les moulins de la ville appartenant à des
particuliers. Différents béals et canaux alimentaient la ville et les
proches environs. Leurs eaux étaient utilisées pour actionner les diverses machines des moulins.
Il y a, en 1430, « le béal qui vient des moulins de
Vingt ans
avant l'achat au marquis de Thomas d'une partie de la seigneurie et des
moulins et engins de
Cette visite était, — ce deviendra une
tradition — précédée d'une messe est suivie d'un
repas. Le coût de ce banquet se retrouve dans les
archives de
Toulon. C'est ainsi qu'il fut
de 44 livres 14 sous pour l'année 1620.
C'est à partir de l'année 1639 que la communauté de
Toulon s'intéresse aux « moulins et engins du sieur de
Dès 1643, les consuls de Toulon prirent le titre de seigneurs de Val d'Ardène, rendant
hommage au roi pour cette seigneurie.
En 1677,
1689 et 1692, les consuls nommèrent des officiers de juridiction pour Val
d'Ardène. Depuis 1640, le traditionnel repas de
Dès 1641, de graves difficultés surgirent entre le vendeur
et les délégués
de la ville de Toulon. Le 8 mai 1646, François de Thomas interdit
l'accès de son château aux officiers de la communauté. Des
procès eurent lieu, nombreux. Un modus vivendi semble avoir
réglé les relations entre les deux parties.
Consacrée sous le vocable de saint André, la chapelle a pu
être sûrement localisée dans la construction actuelle. La
longue salle voûtée, inscrite au rez-de-chaussée des
bâtiments de la façade ouest-nord, apparaît, par son architecture,
la plus adaptée à la célébration du culte. Un ensemble harmonieux
de voûtes élégantes confère à ce lieu une
prenante spiritualité.
Récemment restaurée, on y a découvert une pierre
sculptée armoriée : l'écu représente les armes de M. Monier
de Castellet, qui fut propriétaire et seigneur de Val d'Ardène jusqu'à
Transformée
à travers les siècles en écurie, en étable et en
entrepôt, cette pièce a retrouvé toute sa noblesse.
On s'est longtemps demandé pourquoi saint André fut
donné comme patron à Val d'Ardène. L'explication est simple : un
arrêt du Conseil d'État du 1er janvier 1730 fixait
impérativement au 30 novembre la date des élections et les consuls
choisirent comme patron le saint de ce jour.
Si les consuls de Toulon, seigneurs de Val d'Ardène, avaient leur
chapelle,
ils avaient aussi, dans l'importante demeure, des pièces où ils
étaient chez eux. Cette partie du château se composait du jardin, dit
« des orangers », et de l'aile parallèle à la noble
montagne du Faron qui lui fait face.
La salle
des délibérations se trouvait au premier étage ; on y
accédait par le large escalier qui naît au rez-de-chaussée. Sur un
long couloir capitonné de cuir, une porte s'ouvrait sur la grande salle, elle
aussi richement parée. Deux fenêtres à balcon s'ouvraient
sur le jardin. Ces deux fenêtres ont été légèrement
bouchées. L'emplacement du balcon a été supprimé,
mais les belles pierres à moulures de la base sont encore très nettement apparentes.
Peu avant les premières marches du grand escalier, on franchit un haut portique voûté. Au centre
de la voûte, une pierre porte : « R 1730 ». Jusqu'ici, cette
inscription fut considérée comme l'indication d'une restauration
consécutive aux dégâts causés par les combats de 1707.
Il nous
apparaît qu'il faut y voir un désir des consuls de
perpétuer l'arrêt du Conseil d'État fixant au 30 novembre de chaque
année le joui de leur élection.
Le Martinet
à poudre
et les
Forges
du Val
d’Ardène
Dès 1631, les consuls de Toulon
envisageaient la construction d'un martinet à poudre au Val d'Ardène.
En 1648, les consuls de Toulon réglaient à M. Puget les
frais qu'il avait engagés pour la surveillance des travaux de construction de
la poudrerie établie à Val d'Ardène.
Le 9 novembre 1654, la communauté de Toulon approuvait et ratifiait l'acte
concernant « le Moulin à Poudre » que venait de construire
à Saint-Antoine le sieur Cristol Revest, de Brignoles.
C'est par délibération du 7 novembre 1671 que la
communauté de Toulon décidait la construction d'un martinet
à poudre « au-dessous du château de Val d'Ardène
» ; par une nouvelle délibération du 9 décembre, les consuls
étaient autorisés à acheter à M. de Thomas,
seigneur de Val d'Ardène, une parcelle de terrain nécessaire aux
installations du martinet que la communauté se chargeait de faire construire.
Le contrat de ce « Moulin à Poudre » fut passé
à Marseille, en présence de M. le consul Bonnegrace ; MM. de
Chabert et Serry, conseillers, ainsi que M. Gavoty, trésorier, assistaient à
l'enregistrement des actes.
La construction de ce nouvel ensemble
rendait inutile l'exploitation de l'établissement similaire qui existait à Rodeilhac (il
s'agit sans aucun doute
du martinet construit en 1654).
Par
délibération du 6 février 1673, la communauté fut
autorisée à vendre l'ancienne exploitation.
Nous pouvons, sans difficulté, situer les diverses constructions
du martinet
à poudre de Val d'Ardène, au pied du château.
Celles-ci s'élevaient entre l'actuel garage du neuvième
moulin et les terrasses qui servirent à l'exploitation des septième et
huitième moulins.
La manipulation et le stockage des tonneaux de poudres et
salpêtres présentaient des dangers.
Le « Moulin à Poudre » explosa en 1684, occasionnant
de très gros dégâts aux bâtiments et moulins
environnants. Le château ne fut pas épargné. Des experts de
Il
fabriquera désormais « de grosses ancres ». Le «
martinet de fer » était né. La « forge » aussi.
Cette parcelle figure au « Livre Terrier » (cadastre) de la
commune de Revest, au chapitre « Bien de la communauté de Toulon »; pour
les années 1700, 1728 et 1768, elle y est désignée comme « une
terre partie clos de muraille, dit la poudrière au quartier du Peiron,
confrontant du levant la terre de la dame Dardène, du Midy
Les événements de 1707 apportent à cet atelier une
activité complémentaire, le monnayage de la «
Dardenne ». Toute
Employé très souvent pour désigner le «
martinet à poudre » le mot « moulin » a fait croire et
écrire à certains auteurs que
La reconstruction des installations semble avoir traîné en
longueur, et la
décision prise en 1690 d'y fabriquer « de grosses ancres »
ne semble pas avoir
été effective avant 1721-1722. Une entrave supplémentaire
à la bonne marche
de rétablissement sursit : la peste. Toulon et l'arrière-pays curent, on le sait, à souffrir
durement de l'épidémie. La quarantaine imposée par les autorités
avait conduit au Val d'Ardène le sieur Le Fébure, de Chassenay.
Celui-ci arriva dans la journée du 8 avril 1721. Déjà
atteint par le mal, il
mourut le soir même.
Sur ordre
de M. Hocquart, un inventaire des effets et biens de M. Le Fébure
fut effectué par le sieur Renou, dont le frère qui se trouvait alors à Nevers
était l'associé du disparu. Dans l'attente du retour de son frère (qui
devait passer par Paris pour faire de nouvelles propositions pour l'exploitation
de cette entreprise et sur celle de la fabrication des ancres qu'il assurait
être en état de remplir à la satisfaction du Conseil), le sieur Renou fut
chargé par M. Hocquart « du travail ordinaire des forges ».
En 1724,
«
Cet
atelier commence à travailler pour
Ordonnée
par un édit du 29 octobre 1709, la frappe de la « Dardenne » allait
éviter les inquiétants désordres que le mauvais
état des finances du pays n'aurait pas manqué de faire naître.
Dès 1709, les troupes s'impatientaient du retard apporté au
règlement des soldes. C'est donc faute de numéraire que le roi
prescrit la frappe de ces « pièces de six deniers ou deux
liards, dites d'Ardenne ou Dardenne, du nom du village auprès de
Toulon, où il avait été établi un atelier
auxiliaire affecté spécialement à la fabrication de ces
pièces ».
Il fut
souligné que ces pièces devaient être frappées
très rapidement dans les ateliers d'Aix-en-Provence, Montpellier,
Dans son
édit, le roi constate que les frais de fabrication seront très élevés
et que cette monnaie ne représentera pas ce qu'elle aura coûté.
Sa
Majesté sait la quantité de canons, boîtes, pierriers et
autres pièces d'artillerie qui sont entreposés dans ses arsenaux. Elle ordonne que « deux millions
cent mille marcs de métal » soient livrés par
les magasins de ces
établissements aux commis qu'elle nommera. Les annexes de Val d'Ardène et de Gond
(près
À Aix-en-Provence, comme à Val d'Ardène, la
fabrication dura de 1710
à avril 1712. Une presse à balancier fut envoyée d'Aix
à Val d'Ardène,
où le sieur Allain, directeur de l'atelier, se chargera de « fondre
et refondre la
matière des canons, de la passer en lames, de la couper en flancs, de la recuire ».
L'atelier de Val d'Ardène semble avoir cessé toute activité au début
d'avril 1712. Le 16, en effet, la presse à balancier fut ramenée à
Sur le droit de ces
monnaies on lit : « Louis XIIII Roy de (une fusée) France et de Nav
». Six L. couronnés et adossés deux à deux,
disposés en triangle et cantonnés de lis. Au milieu du triangle se trouve
la marque de
l'atelier d'Aix, l'abréviation de et coetera ; sur le revers, une
croix fleurdelisée
formée de quatre arcs entrelacés et la légende : «
Six deniers de France (un cœur) » et le millésime de
l'année de la frappe.
Le
cœur est le différent de Marc Piellat du Picruet (ou du Piguet) qui fut directeur de
Val d'Ardène
frappa environ 400.000
pièces.
Plus près de Rochefort, dont l'arsenal fournissait la
matière première,
Le moulin de Gond qui n'en est pas très éloigné
transformait la matière des canons avant de la couper en flancs. Cette annexe
frappa plus
de 600.000 de ces pièces. Sur les « Dardennes »
fabriquées à
Il est fait état des poinçons de « croix
» et des poinçons de « pile » « avec leur légende »,
servant à la frappe de ces pièces de six deniers, à compter de 1711 (Archives de
l'Hérault, registre B. 464 et 465).
L'étude attentive de ces pièces d'un poids de
Deux
points situés dans les arcs enlacés de la croix
fleurdelisée serviront à identifier les « Dardennes
» frappées et terminées dans l'atelier de
l'arrière-pays toulonnais. On s'aperçut plus tard que ce
détail figurait aussi sur les « Dardennes » rochellaises. Ces
points étaient donc communs aux espèces frappées et
définitivement achevées dans les ateliers qui se trouvaient
près des annexes, primitivement destinées à
préparer la matière et à couper les flancs.
Une particularité encore plus inattendue a retenu notre attention
en lisant
la très complète étude de M. Charles Roy : «
La très belle, très fine et très exacte reproduction
de la « Dardenne » frappée à
Sans aucun doute, historiens et numismates ont, là encore, des
découvertes à faire.
Les poinçons de « croix » et les poinçons de
« pile » des ateliers d'Aix et Montpellier varient eux aussi
sensiblement. Dans la croix, où les deux points sont absents à Montpellier,
dans la base des « L. », qui sont plus crochus ici que là. La
position de la légende serait, elle aussi, légèrement
différente.
Par
arrêt du 9 septembre 1710, une émission supplémentaire de
La «
Dardenne » quoi qu'on ait pu dire et écrire (J. T. avril, Dictionnaire
Provençal-Français, Apt, 1840), ne doit pas son nom à
un homme, mais bien, comme on l'a vu plus haut, au fait qu'il existait au Val
d'Ardène un Atelier important, un ensemble de machines parfaitement et
immédiatement capables de fondre, refondre et traiter la matière des
canons qui, coupés en flancs, frappée de poinçons, allait
véhiculer ce nom de lieu.
Le 4 février 1771, l’allivrement de la forge ayant
soulevé des difficultés, la communauté
de Toulon se soumet à la décision de M. Laugier dans le différend qui
l'oppose à la communauté du Revest.
À
dater de 1785, les forges de Val d'Ardène exécutent tous les travaux en fer pour
les bâtiments de
En 1788,
sous la direction de MM. Ferrand et Aguillon, les recettes de l'atelier ne
furent que de
Mais les
événements révolutionnaires apportent encore des perturbations dans la
marche de l'établissement.
En janvier 1792, le
combustible, charbon de terre, manque.
De nouveaux différends surgissent entre les autorités et
le sieur Joseph Aguillon. Celui-ci
demande à conserver la jouissance des forges de Val d'Ardène, que
possédait déjà son père, Pierre Aguillon. On échange des lettres, un avis
favorable semble lui avoir été donné par le ministre de
Le
détail des installations et de la machinerie de cet établissement
nous est
fourni par « un projet d'affiches » qui date de 1820.
«L'usine de Dardenne» comprend une affinerie, un grand martinet à deux
foyers, un
petit martinet à un seul feu, 16 petites forges à bras, 4 petites
forges de
chantiers également à bras. Ces machines, pour celles qui
fonctionnent en dehors de toute main-d'œuvre, sont propulsées par un cours
d'eau dérivé
du canal communal de Toulon, « dit le Béal », mais le sieur Aguillon payait une
redevance à la ville.
D’intéressantes précisions nous sont
données sur le nombre d'ouvriers employés à la production, etc. Lorsque
« l'usine » marchait normalement, elle employait trente ouvriers. En 1820, cinq ou six
ouvriers seulement sont
occupés. En pleine activité, « l'usine » pouvait
fournir de 1.200 à
1.500 quintaux île fer, destinés en partie à
Le combustible utilisé, principalement du charbon de bois, provenait surtout des forêts des
environs de Toulon. La consommation annuelle était de « 12.000 à 15.000 quintaux
». Une certaine quantité de houille, « 4 à 5.000 hectolitres
» était acheminée de Saint-Etienne, par le Rhône, et servait, elle aussi, à
l'entretien des feux. Le grand martinet, à lui seul, consommait 800
hectolitres de houille annuellement.
Au début du XIXème siècle, cet établissement
est appelé : « Forges Impériales Maritimes » (1807).
Une famille a participé activement à la marche de ces
«Forges de l'État» (1304), il s'agit de la famille Vincent. Nous
trouvons François Vincent, contremaître des « Forges »,
eu l'an XIII ; François Vincent, entrepreneur des « Forges de Dardennes
» (1806) ; Joseph Vincent, maître des « Forges
Impériales » (1808) ; Joseph Vincent, directeur des « Forges de
Dardenne » (1810).
Un
personnel subalterne qualifié exécute les travaux : Aimé
Vincent. Pierre
Pibreau, Etienne Giono, Daguerreau, Etienne Beiaudy, Alexandre Jean, Vincent Barley
sont forgerons ou forgerons-cloutiers ; Gabriel Vial est
contremaître des « Forges en 1812 ; Vincent
Barbaroux et Pierre Hubac sont cloutiers.
Le nommé François Bouisson
est sous-chef des « Forges
Impériales Maritimes » en 1807.
Cet atelier semble avoir cessé
toute activité vers le milieu du XIXème siècle. La création
d’industries similaires dans les villes voisines, plus aptes à
recevoir combustibles et matières premières, amenèrent les
responsables de cette entreprise à renoncer à toute fabrication.
Des installations plus modernes et moins coûteuses permettaient
aux grands
centres spécialisés d'avoir les commandes.
Le développement des ateliers de l’État ne
permettait plus aux particuliers d'espérer une activité rentable.
il faut ajouter que la captation des eaux ajoutait aux
difficultés. Le débit du canal de la ville ayant
diminué, la force motrice ralentissait le rendement des
engins.
Comme toutes les petites industries de l'amère-pays toulonnais,
la «Forge
de Dardennes», pour des raisons majeures, avait cessé de vivre.
Vers 1825, cet établissement fut transformé en papeterie.
Seigneurs et
propriétaires du Val d’Ardène
Pendant tout le Moyen Age, la famille de Vintimille, des vicomtes de Marseille, a possédé
plus de quatre-vingts fiefs et châteaux en Provence. Parmi ceux-ci, le Revest et Val
d'Ardène.
Les
seigneurs de Val d'Ardène sont issus de la famille de Vintimille et des familles
provençales de Thomas, de Ripert, de Raisson, de Noble, du Revest. Aux XVe
et XVIe siècles, la famille de Vintimille était en coseigneurie avec les
de Thomas et les de Ripert. Au XVIIe siècle, ces deux
familles se partageaient les terres du fief avec les de Noble et les consuls de
Toulon.
Dernière descendante des seigneurs de Toulon (vicomtes de Marseille), Sibille, dame
de Castellanne et de Trets, fille de Geoffroy III, fut mariée deux
fois. Une première fois à Gibert de Baux : une seconde fois à Boniface de
Castellanne.
Par ses
premières volontés testamentaires, Sibille laissait le Revest et Val d'Ardène
aux Chartreux de Montrieux. Revenant sur son testament le 16 août 1261,
elle révoqua ses premiers écrits et transforma ses premières
décisions. D'importants changements et additifs furent apportés
au testament
du 14 août 1261. Tous ses legs furent réduits de moitié, exception faite des
legs pieux. Par acte du 29 novembre 1262, on apprend que le comte de
Provence échange la part de seigneurie qu'il possédait au Revest.
et qu'il tenait de Sibille contre une part de la seigneurie de Toulon, que détenaient
de proches cousins de la testatrice.
Cet échange et les différentes clauses ajoutées au
testament de Sibille sont généralement mal interprétés et
ont donné lieu à résumés incorrects.
En
août 1388, un bail emphytéotique fut passé entre Raymond de
Montauban,
seigneur de « Dardenne » et Pierre Textoris, du Revest, Val
d'Ardène, à l'époque, dépendait du domaine de
Toulon.
Nous ne
nous étendrons pas ici sur les longues et fastidieuses
généalogies des familles de Thomas, de Ripert, de Noble, etc. Plusieurs
ouvrages spécialisés sur la noblesse provençale, renseigneront chacun, suivant l'intérêt qu'il porte à l'une ou l'autre de ces
branches.
Suzanne
Teissère, veuve de François de Thomas, vendait, le 26 juillet 1781, « la
terre, fief et seigneurie » à M. de Magalon. Ce dernier l'achetait
pour un
de ses parents, le marquis Monier de Castellet, chef d'escadre, directeur
général du port et arsenal de
En
août 1790, des émeutes éclatent à Toulon. Monier de
Castellet, qui s'était retiré dans son domaine, se rend à
Toulon pour affaire de famille, dans la journée du 11 août. Reconnu
par la foule à l'entrée de la ville, il est menacé, conspué,
et échappe à la hargne populaire grâce à l'intervention du
maire et de six militaires qui l'ont reconnu et se sont interposés.
Par
délibération du Directoire du département du Var, une
médaille fut frappée à six exemplaires et remise à ceux qui
«par leurs efforts généreux» sauvèrent la vie
à un citoyen. La matrice et la façon de ces six médailles
furent gravées par le sieur Tassin qui, pour son travail, reçut la somme
de
La
nation acquit
Le
domaine fut vendu comme bien national les 21 et 26 Messidor An VI, à M.
Rossel.
En 1813,
le domaine de Val d'Ardène devient la propriété de M. Olive. Sept ans
après, le 18 août 1820, le domaine devenait la
propriété de M. joseph-François-Bernard de Tassis. Ce dernier
s'empressa de remettre, à titre de compensation, la somme de 2.000 francs
à Mme
de Pierrevert, fille de Monier de Castelet, à qui
Depuis
cette date, sans discontinuer, le domaine appartient aux descendants de
Joseph-François-Bernard de Tassis.
Malgré
les assauts du temps et des hommes, la fière demeure continue.
Les Moulins de
Promeneurs, touristes,
curieux qui vous enfoncez dans la reposante qui, à intervalles
réguliers, jalonnent la route que vous suivez. Elles vallée de
« Dardennes », jetez un regard sur ces solides constructions sont « les moulins ». Tous sont
placés judicieusement
près d'une chute
naturelle ou aménagée. Tous sont posés contre ce «
méat » ou
« béal de
Dardennes » qui conduisait, depuis le Ragas et
Dès
que vous passez l'usine Saint-Antoine, avant l'ancien octroi, encore quelques
mètres, et le premier moulin était là, à la hauteur
de la naissance
de la vieille roule, sur la gauche. Le premier moulin n'est plus. Quelques marches
inscrites dans la pierre de ce qui était le « méat »,
et des
ruines. Un violent incendie eut raison de lui et des marchandises qu'une maison de
fournitures pour
Nous
parlons des moulins à farine,
les plus nombreux.
Le deuxième moulin était en contrebas de la vieille route, à
hauteur du
quartier « Cigalon »,
presque en lace du « Bar du
Bon Coin ».
Ne cherchez plus le troisième moulin, la guerre est passée
par là.
Face
à
Le quatrième moulin est encore un peu plus haut,
à droite ; sa belle façade
rose s'élève, majestueuse et bien assise. Il servit de poste pour
le réglage du tir
sur l établissement militaire que nous venons de dépasser.
La
chapelle de Saint-Pierre-ès-Liens passée, nous empruntons le boyau qui rejoint la
route départementale et au carrefour nous entrons sur la terrasse du
cinquième moulin. On le désigne généralement par le
nom de
son actuel propriétaire, M. Quadropani.
Le sixième moulin se cache derrière les petites
maisons, à gauche avant
le pont ; d'abord moulin à farine, il fut, par la suite,
transformé en moulin
à huile. Très belle construction de pierre.
Pour
rencontrer le septième, il faut traverser le hameau d'Ardène et longer la
rivière jusqu'à l’actuelle propriété
« Les Jeannettes ». Cette solide et coquette maison est bien le
septième moulin. Il fit partie des nombreuses installations créées
dès le XVIIème siècle pour l'exploitation du « martinet
à poudre » devenu par la suite « l'Atelier des Forges de Dardennes ». Une
très belle pièce voûtée ennoblit cet ensemble. Sur
la terrasse,
se trouvent des meules coniques très caractéristiques et en
parfait état.
C'est ici
que beaucoup de Toulonnais et d'étrangers firent connaissance avec
l'excellente cuisine de Davin, dit « le Sourd ». Certaines dépendances de
cette bâtisse furent, il y a soixante-dix ans, le non moins célèbre
« Café-Restaurant du
Paridon ».
Quelques pas plus loin, la sobre et racée construction
du « huitième ». C'est sur remplacement des premières
installations du «. Martinet à Foudre » et de
la première « Forge » qu'il fut élevé.
Le
chemin, encore asphalté, monte ; nous passons devant ce qui fut le neuvième
moulin et qui a peut-être fonctionné autrefois, occasionnellement, comme «
paroir à drap ». Nous tournons sur la droite ; une haute silhouette
encadrée de cyprès, de cyprès, silencieuse, veille : c'est
le dixième moulin.
Celui-là
même qui fut endommagé par l'explosion (en 1684) du martinet à
poudre. Au milieu du XIIIème siècle, il n'avait encore qu'un étage. La
charpente de la toiture est un véritable chef-d'œuvre. L'exploitation, des
huitième, neuvième et dixième moulins fut, pendant
longtemps, assurée par les mêmes meuniers. Divers cachets, au pochoir,
dispersés sur les
murs à l'intérieur, en témoignent.
Lorsque
le 23 septembre 1793 les troupes du général Carteaux s'emparent des
Pomets, le ravitaillement en farine vers Toulon fut compromis. Les eaux
furent détournées, le béal détruit. Les cinq
moulins à
farine, propriété de la ville de Toulon, brusquement
s'arrêtèrent. Ceux-ci suffisaient à peine à ravitailler
convenablement la population, qui fut consternée.
Les
biscuits de
Dès la fin du XIXe siècle, les moulins
furent à l'origine des Habitations à Bon Marché. Quelques actionnaires de la
« Société des Moulins » préconisèrent et
décidèrent cette transformation qui fut très bien
accueillie par la population laborieuse et toujours méritante de la
vallée.
L’urbanisme moderne se doit de reconnaître les
particularités d'antan. Rien ne se fait de « neuf » sans une
profonde connaissance de l'évolution du passé.
Pour
Marseille-Dardennes
1942-1962
Bibliographie
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B.B. 66, F° 155 ; B.B. 67, F° 246-309 ; B.B. 68, F° 64-121 ; B.B. 69, F°
25-185 ; B.B. 70, F° 1 ; B.B. 72, F°207
; B.B. 79. F° 60 : B.B. 84, F° 79 ; CC. 561, 377, 378, 603, 1.637,
1.644.
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