Un Musée
au Revest-les-Eaux
Note de
Charles Aude
Cette note n’est pas exhaustive mais sert à provoquer au sens positif les réactions des
différentes parties susceptibles d’être intéressées par l’installation d’un
musée au Revest-les-Eaux.
Une idée qui germe depuis longtemps dans
l’esprit de certains et qui a même pu être avancée lors des dernières campagnes
électorales.
Il faut en finir avec les idées qui avortent
mais d’autre part poser bien nettement que la réalisation d’un tel projet ne
saurait être réclamée à la seule municipalité.
Il convient donc de prévoir les contours de
l’idée et d’en ébaucher les différentes possibilités de réalisation.
*****
Il y a au moins 2 façons d’envisager un musée
au Revest, qui seront étudiées ici. À chacune sa
« philosophie », sa mise en
œuvre et les problèmes ou facilités de financement qu’elle implique.
1
– un musée strictement revestois :
Créer un musée destiné à présenter l’histoire
du Revest et de son terroir. C’est ainsi que l’idée a
germé dans un premier temps. A juste titre d’ailleurs puisqu’elle a été pensée
par ceux qui se passionnent pour l’histoire locale et parce qu’effectivement il
y a beaucoup de richesses en ce pays.
On peut envisager un musée local qui
présenterait les grandes périodes de l’histoire revestoise :
les Romains et le Lauron, les Sarrazins
à
Un tel contenu agrémenté par les techniques
modernes de communication (cassettes vidéo, diapo, conférences) serait sans
doute passionnant. Mais pour qui ?
C’est sur cette destination que cette première
optique ne cesse pas de buter et du coup ne me paraît pas satisfaisante.
Hormis les très grandes villes comme Paris,
Marseille, Lyon, il y a en peu qui sont dotées
d’un musée retraçant strictement l’histoire de la ville. A cela une
raison majeure : le manque d’intérêt.
Les peuples en général sont très « égocentriques », les latins en
particulier. Beaucoup qui s’intéressent à l’histoire du Revest
ignorent ou se moquent peut-être de l’histoire de Toulon ou du moins celle des Solliès, de Signes ou du Beausset.
Ne doutons pas un instant qu’il en sera de même
pour nous.
Un tel musée ne rayonnera pas. Il sera tout au
plus un « garde-documents »
que les quelques visiteurs qui parcourent le village viendront voir si l’entrée
n’est pas trop onéreuse.
Pour résumer, une idée dont la réalisation ne
serait pas trop onéreuse (frais d’installation peu élevés) mais qui n’aurait
pas d’incidence sur le rayonnement du village (économie vers l’extérieur) ni
sur l’économie interne.
Ne négligeons pas toutefois absolument une
telle solution pour les périodes transitoires. Car il se peut que certains
documents ou objets doivent être abrités avant péril, sans attendre une
réalisation plus grandiose.
2-
un musée qui fasse rayonner le Revest :
Le problème majeur de la commune et
dont dépendra à terme son indépendance politique réside dans son économie. On
peut se réjouir de l’installation de nombreuses professions libérales qui
paient la « patente »,
d’autres disparaissent ou ont beaucoup de mal à survivre (restaurant,
boucherie, …) et surtout le bénéfice à attendre des carrières ne pourra
pas aller en s’accroissant, au contraire.
D’où des ressources communales
essentiellement basées sur des transferts
(DGF), en tous cas pas sur une production locale.
Il faut dès lors savoir ce que l’on
veut.
Rien ne devra être négligé à l’avenir pour
faciliter dans certains secteurs l’installation d’entreprises productives, et
il faut ici penser que la « révolution »
technologique permettra d’avoir des entreprises propres, c'est-à-dire pas
dégradantes pour le paysage.
Toutefois, on sait que les dépenses de loisirs
ne cesseront pas d’augmenter : le « temps libre » est encore au programme des Français.
Le Revest a une place
de choix à tenir ici que nous ne détaillerons pas dans cette note bien que le
problème des infrastructures soit très important (ainsi que le coût d’une
piscine sera plus facilement supporté s’il y a fréquentation par des campeurs
ou par des gens qui s’arrêtent en auberge de jeunesse ou à l’hôtel).
Dans un programme d’accueil de l’extérieur
(célébré parce que rapport économique et parce que si le Revest
a des richesses, il faut les faire découvrir), un musée peut avoir une place de
choix.
Cette considération influera cependant
sur :
-
Le
contenu,
-
Les
lieux,
-
Le
financement.
2.1-
le contenu du musée :
Nous avons dit les réticences pour un musée
« fourre-tout » sur le Revest. Le positif
est plus difficile à déterminer. Toutefois, et pour lancer le débat, les
remarques suivantes peuvent être faites :
-
Le
Revest doit y conserver une place majeure tant dans
le cadre des thèmes généraux que pour des présentations de son histoire propre,
-
Un
musée à thème(s) attire une population beaucoup plus large d’autant plus que les thèmes ne sont pas
traités ailleurs (Cf. musée de la boulangerie à Bonnieux (84)),
-
Il
faut prendre donc des thèmes où le Revest puisse se
distinguer, tout en élargissant le cadre géographique.
Bien sûr, tout cela est en rapport avec ce que
l’on considère comme taille souhaitable pour un musée (niveau régional,
départemental, intercommunal, …) et avec le financement.
Pour être bref, il nous semble que le niveau
intercommunal est le meilleur, compte-tenu de
l’histoire même du Revest dans l’agglomération
toulonnaise. Ce niveau doit permettre de « spécifier » des activités qui existent ailleurs dans le Var,
mais qui ont posé des problèmes particuliers ici.
À titre
indicatif, 3 thèmes sont retenus qui nous semblent regrouper
toutes les activités de l’histoire revestoise et
s’appliquer à la région toulonnaise.
2-1-1
– l’eau :
Ce n’est pas pour rien que le Revest a joint « les Eaux » en 1918. Un procès
d’un ½ siècle s’étant achevé avec Toulon et
C’est de plus un sujet actuel sur le plan
économique et scientifique (nature, pollution, etc.).
Un tel thème intéresse pratiquement toutes les
communes de l’agglomération, mais il paraît logique de consacrer une bonne partie
à l’histoire du barrage et à celle des industries de
2-1-2
la pierre :
Autant que l’eau, elle a fait le Revest. Il suffit de regarder les premiers recensements
pour voir ce que la taille et la coupe des pierres, les carrières ont apporté à
la population revestoise. Sans parler des gains
financiers actuels, mais aussi, car un problème économique ne se traite pas par
un seul bout, les nuisances (paysages, carrières mortes, …).
On trouvera dans l’histoire du Revest et de la région toulonnaise (peut-être jusqu’à Evenos et le Beausset) matière à
faire un historique des carrières dans le Var qui devrait intéresser par son
caractère très neuf.
Thème très vaste, mais qui agrémentera le musée
par ses aspects économiques, militaires (d’où venaient les pierres pour les
constructions toulonnaises ?) et sociologiques (les immigrés italiens qui
travaillaient le marbre).
2-1-3
le bois (la forêt, la « colline », …) :
Les 2/3 du Revest. Et cela évoque aussi bien les charbonnières du
Grand Cap que les chasseurs de sangliers et de ….., la
forêt qui était l’étable de la chartreuse,
Il faudra discuter, trier, voir les documents.
En tout état de cause, le contenu d’un musée ne
doit pas être complètement figé :
-
Parce
qu’il y a toujours de nouvelles découvertes qui améliorent la connaissance,
-
Parce
qu’on ne peut pas tout dire d’un coup ,
-
Parce
qu’on a des documents déposés temporairement, etc.,
Et surtout, la création d’un musée de l’eau, de
la pierre et du bois (par exemple) laisse le Revest
au 1er rang. Le musée aura vocation à être aussi le gardien d’une
certaine mémoire revestoise.
Ce musée pourra avoir sa bibliothèque, son
« fonds » alimenté par des donations et des achats et présenter de
façon permanente ou temporaire (avec des expositions et des conférences) des
périodes de l’histoire du Revest.
2-2
Un musée, c’est un lieu où l’on passe, où l’on flâne, où l’on apprend en se
divertissant. Le lieu du musée n’est pas quelconque, il doit retenir l’attention
et rayonner lui-aussi.
Un musée strictement revestois
peut se contenter d’un lieu ordinaire, du moment qu’il est sur le passage. On y
entre parce que l’on voit la porte, et si le prix le permet …
Un musée qui rayonne, c’est aussi un
lieu que l’on va visiter, parfois de très loin.
Le lieu peut être unique ou éclaté. On peut
imaginer que le thème de l’eau puisse être présenté près du Barrage, ou dans
une cave de Dardennes, que la pierre soit « traitée » vers Fierraquet,
dans une ancienne bascule réaménagée et que le bois fasse l’objet d’une visite
(ou de projections diapos) sur « Les
Plaines ».
Ce peut être un lieu unique, mais remarquable,
par exemple
Nous n’en sommes pas encore là. Et il y de la
place.
2-3
le financement et la gestion :
Il sera inutile de parler de cela si
nous ne nous sommes pas mis d’accord sur le contenu. C'est-à-dire que toutes
les recherches de financement (autres qu’un recensement de potentialités)
devront débuter par la présentation d’un projet de musée très élaboré. Il n’est
pas inutile de savoir si le thème de l’eau sera traité en 1 pièce de
Pour fonctionner, un musée a besoin d’un
équipement et de ressources d’exploitation :
· L’équipement :
-
locaux,
aménagement interne avec tous les matériels compris,
-
la
matière (paiement éventuel des collaborateurs),
-
renouvellement.
· Le
fonctionnement :
-
Personnel
(titulaire, TUC, contractuel, bénévoles, …)
-
Charges
(électricité, chauffage),
-
Les
ressources à attendre sont d’abord les prix d’entrée.
À
partir de là, plusieurs possibilités à étudier :
è Créer une association
intercommunale (qui passera convention avec les différentes communes). Cette association
pourra être dotée par les communes de locaux, ou leur louer. Idem pour les
personnels et les charges.
è Créer un établissement
public local (lourd !).
è Syndicat intercommunal.
La solution de l’association 1901 semble la
plus adaptée à ce cas précis, et il est permis d’envisager une telle
organisation dont le conseil d’administration :
-
Il
serait composé majoritairement par les financeurs majoritaires, avec des
représentants des « amis du musée », etc.
Toutes
ces possibilités seront précisées ultérieurement après contacts pris avec le
ministère de
*****
Cette note n’est qu’un canevas de départ. Il
est souhaitable que ceux qui sont intéressés en parlent et mettent toutes leurs
idées sur le papier.
À titre indicatif, la démarche suivante
pourrait être suivie :
-
Janvier
1986 : transmission par C. Aude
à M. Troffimof, aux membres du C.A. de « Loisirs
et Culture ».
-
Fin
janvier : réunion-discussion
de l’association Loisirs et Culture.
-
Février
1986 :
· Compte-rendu de la
réunion,
· Présentation au maire
de notre démarche, en lui précisant qu’il s’agit de recherches sur le contenu,
· Transmission aux
personnes intéressées sur le contenu (voir avec Amis Vieux Toulon, Archives
Départementales, etc.).
-
Mars
1986 : réunion Loisirs et
Culture avec 1ères réponses et discussions.
-
Mars
à juin : poursuite des échanges,
éventuelles réunions sur place, calendrier des travaux, rensei-gnements
sur le financement.
-
Juin
1986 :
· Réunion Loisirs et Culture,
· Présentation à la
commission des Fêtes, Loisirs … et aux associations,
· Appel pour fournitures
documents.
-
Fin
1986 : bilan des premiers
travaux et du contenu.