VESTIGES
PRÉHISTORIQUES À
L’adret du Mont Combe
témoigne de l’occupation des lieux dès l’époque préhistorique. Exposition ensoleillée,
eau abondante à proximité, grottes-abris sèches ont retenu l’intérêt d’un groupe
d’individus à l’instar de ceux des grottes des Laurons
et du flanc ouest de
Des archéologues ont découvert et fouillé ce site dès
1938 ; nous pouvons avancer que les bergers du coin connaissaient cet
endroit ; peut-être ont-ils servi de guides à ces archéologues. Les trois grottes
importantes s’ouvrent dans la partie ouest ; ailleurs, la base de la
falaise présente des renfoncements dont un au sol très patiné comme s’il y avait eu une longue fréquentation sur ce sol rocheux. À
l’extrémité est, à proximité de la source de
Les renseignements donnés ci-après proviennent des
documents du Centre Archéologique du Var. Les objets trouvés lors des fouilles
font partie de la collection R. Gérard au Dépôt de Fouilles de Toulon. Monsieur
René Gérard a publié le résultat de ses recherches dans le bulletin n° 53 de
Les trois grottes principales ont été nommées en
fonction de leur taille et des vestiges découverts :
v
v
v L’ATELIER DE
Elles
ont été découvertes et fouillées entre 1938 et 1942 par R. Gérard, M. Debroas, A. Durand. Les spécialistes messieurs Courtin et Layet ont confirmé la
datation du matériel découvert.
Jusqu’à l’ouverture d’un sentier réalisé par les
escaladeurs toulonnais pour atteindre la falaise qu’ils voulaient gravir, il y
a cinq ans, l’accès n’en était possible qu’à condition de se frayer
difficilement un chemin dans un maquis très dense, à partir de
Les objets ont
été trouvés à la surface du sol et jusqu’à un mètre de profondeur, notamment
dans la plus grande. Les fouilles successives ont trop remanié les niveaux pour
permettre d’établir une stratigraphie significative. Le sol garde encore la
trace de ces fouilles.
Aspect et situation
v La grande
grotte
On
y entre, presque debout, par un porche naturel en ogive Un couloir de
v
La petite
grotte
Un
trou dans la falaise, au ras du sol, tout près de
v
Un vaste
abri sous roche
Juste
après la petite grotte, la paroi change de direction, comme si le plateau se
retirait. À trois mètres du sol, s’ouvre
largement vers l’est une vaste grotte. Il faut escalader quelques rochers qui
forment de grandes marches. Entre l’ouverture et le pied du socle, une
végétation abondante la masque un peu. Elle mesure environ 4m de large sur 4m
de long., sous un plafond de plus de trois mètres. La pluie n’a pas lessivé la
terre qui s’est accumulée sur le sol au cours des siècles ; elle est
tombée par les interstices du plafond,
entraînée par les eaux d’infiltration. Le sol bouleversé conserve des traces de
fouilles.
v
Une grotte
atelier
Elle
fut découverte et fouillée par René GÉRARD en 1938, aux environs de la source
de
Occupation
Vu
les vestiges découverts lors des fouilles, on peut dire que ces grottes ont
toujours servi d’abris. En effet, certaines révèlent des ossements humains,
d’autres des traces de taille de silex.
v
Ossuaires :
Les
morts étaient enfermés dans des grottes. On a trouvé des ossements humains dans
les deux petites grottes, peu nombreux et fragmentés. Ceux de la plus petite
appartiennent à des sujets de petite taille (
v
Atelier de
taille :
La
grande grotte a offert aux chercheurs
-
un très grand nombre d’éclats informes de silex de mauvaise qualité, noirâtre,
et quelques-uns en silex blond ;
-
une pointe de flèche en forme de feuille de saule, taillée d’un seul côté et
une autre semblable en silex blanc ;
-
une extrémité de grosse pointe ;
-
2 lames de
-
4 grattoirs ;
-
un galet plat et triangulaire, aux angles arrondis et biseautés, ayant
peut-être servi de lissoir, un éclat de schiste et plusieurs morceaux d’ocre
jaune.
Le
calcaire local offrait assez de silex pour satisfaire les biens des occupants
de cette colline très ensoleillée. Dans le maquis qui couvre les pentes
descendant vers
Cet
atelier semble avoir été peu important.
Autres objets recueillis dans
les grottes-tombeaux
v Objets en pierre (industrie lithique)
-
1 pointe de flèche en silex ramassée à la surface du sol ;
-
2 pointes de technique solutréenne* et 2 autres s’apparentant à celle de
Bruniquel*. Cette industrie paléolithique en grotte, rare en région
toulonnaise, est bien réelle. Jean Courtin a confirmé
l’existence de ce Paléolithique.
- 4 pointes de flèches foliacées, bifaces, certaines à bords denticulés
v
Objets en
os :
-
une esquille utilisée comme aiguille.
v
Objets en
terre cuite (céramique)
-
des tessons ornés d’un décor digital, de l’Age du Bronze (Layet).
- des
tessons à surface lissée.
-
des débris de poterie attribuables à l’époque Néolithique * et au
Chalcolithique*.
v
Parures :
Dans
la grande grotte :
-
une pendeloque en cristal de roche avec un trou de suspension percé en biais ;
-
des perles en pierre polie, olivaires ;
-
une coquille perforée.
Dans
la petite grotte :
-
plusieurs pendeloques courbes en schiste, en stéatite et en coquillage ;
-
un anneau en calcaire ;
-
un cristal de quartz hyalin perforé ;
-
des perles olivaires en roche verte ;
-
de petites perles discoïdes calibrées en stéatite ;
-
une grosse perle en forme de tonnelet en métal, probablement en cuivre (selon
M. Andreis, elle contiendrait 98% de cuivre et des
traces d’étain). Cette perle aurait été importée du Languedoc à la fin du
Chalcolithique (J. Courtin).
v Vestiges de la faune :
On
a trouvé dans le sol de la grotte-atelier,
des os de lapin, de renard, de capridé et quelques
débris de coquilles marines.
Datation
Le
matériel récolté va du Paléolithique Supérieur au Chalcolithique, et comprend
quelques vestiges isolés du Bronze Final. La perle de métal découverte dans la
petite grotte permet de dire que l’ossuaire de celle-ci est plus récent que
celui de la grande.
NOTES EXPLICATIVES (pour les non spécialistes)
paléolithique supérieur : dernière époque de l’âge de la pierre taillée, - 50
000 av. J.C.
néolithique : âge de la pierre polie - 4 000 av. J.C.
chalcolithique : âge du
cuivre et de la pierre
bronze : À cette
époque, le bronze est un alliage de cuivre et d’étain
solutréen : relatif à Solutré, commune de Saône et Loire,
célèbre par sa roche et sa station préhistorique.
Bruniquel : commune du Tarn et Garonne (grottes préhistoriques)
Les
techniques cohabitent longtemps quand une nouvelle apparaît ; les périodes ne
sont pas exactement les mêmes d’une région à l’autre.
Roland VERNET